OBJECTIF DE CET ARTICLE :
Cet extrait tiré du livre « les symboles mythologiques primordiaux de Dieu, du cosmos, de l’homme, de sa naissance mort et renaissance » révèle la véritable origine du nom du grand dieu celte, Lug, la signification de son nom et par là de son identité réelle, ainsi que celle de sa représentation sous l’œil clos, sous le symbole du héron comme dans la fameuse grande bataille celtique qui opposa les dieux de la tribu de Dana aux maléfiques divinités Fomoire.
Au-delà du caractère celtique de cette révélation, cet exemple illustre surtout parfaitement le fait que les langues sumérienne et hiéroglyphique égyptienne sont toutes deux au fondement, à la source, du langage symbolique de la mythologie et de tout son monde sacré, incluant toutes les grandes cosmogonies des différentes civilisations.
C’est la connaissance de ces langues et des modalités de leur encodage des symboles qui, seule, peut permettre de décrypter l’intégralité du langage symbolique mythologique préhistorique et antique et de pouvoir enfin comprendre avec une exactitude sans pareille la nature exacte des croyances de nos ancêtres.
Je vous laisse juge…
Table des matières
LIEN DE CET ARTICLE AVEC LA SÉRIE LITTÉRAIRE « LA VÉRITABLE HISTOIRE DES RELIGIONS DE L’HUMANITÉ »
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Lien entre le lu sumérien et le dieu celte Lug ou lugus et son symbole du héron (Extrait p.318 à 327)
Puisque nous parlons d’une divinité père primordial nous allons maintenant voir en quoi le grand dieu celte Lug ou lugus est aussi à son tour à associer aux divinités dont nous avons déjà parlé, en lien avec l’œil, le faucon, le cerf.
Lu et lú-u18
Nous avons vu que si lu désigne un homme, ou des humains, beaucoup d’humains : les gens, le peuple[1], lú désigne en revanche, un être humain, et plus précisément un homme adulte, un mâle[2] tandis que lú-u18 désigne un être humain et l’humanité en général[3].
Voyons maintenant comment lug peut se décomposer et son sens profond. Nous verrons que cela a aussi un lien direct avec l’œil.
lúñ = pa = un père
Tout d’abord, les signes idéographiques de lúñ (lug) ou luña (luga) en sumérien sont, respectivement, pa et pa.ña !
Lug est donc littéralement le père puisque « pa » signifie père en sumérien[4] !
lúñ = pa.ña = un père / ancêtre géniteur, procréateur
Quant à pa-ña (lire paga) c’est la contraction de « pa » et de « aña », autrement dit le père / l’ancêtre géniteur, procréateur (sans indication de genre).
En effet, de par la stricte équivalence des consonnes ñ/k/g en sumérien[5], aka, aga, aña / uku, ugu, uñu sont de stricts équivalents. À titre de rappel : « aka », « ugu4 » signifient tous deux « un(e) ancêtre géniteur / génitrice procréateur / procréatrice[6] (« kuku », par redoublement de « ku » désigne « un ancêtre »[7])
Lug = lu + ugu = l’humain primordial / cerf / ancêtre, géniteur, procréateur
Lug est aussi, on le comprend aisément, la contraction de « lu » et de « ugu » dont les sens ont déjà été donnés.
Lu = lu + igi/ug = l’humain primordial / de l’œil, du coup d’œil,
Nous avons vu dans l’analyse étymologique sumérienne de l’œil que les logogrammes :
igi[8] signifient l’œil ou le coup d’œil (en étant le redoublement de « ig » la porte) et
u6 ou ug6[9] signifient un coup d’œil.
Il a résulté de cette analyse que l’œil a donc le même signifié que la porte : il n’est pas juste qu’une porte symbolique donnant l’accès aux différents mondes spirituels (Ciel, Terre et Enfers) ni même l’accès au Grand Tout, mais l’œil est une véritable représentation, un visage, une apparence de la grande divinité elle-même, du père des dieux ou père primordial divinisé réputé être né de la différenciation du Grand Tout et qui joue le rôle de logos, de médiateur, d’intermédiaire entre le Grand Tout et ses adorateurs.
L’analyse du coup d’œil, ug6, u6 nous a confortés dans ce sens puisque igi l’œil ou la porte ig sont fondamentalement des équivalents de ugu = a-ka = ku = u qui tous désignent le père primordial divinisé, le père des dieux.
Conclusion sur le sens de Lug/lugus
Il en résulte que si l’on s’interrogeait sur l’origine étymologique du dieu celte Lug ou Lugus (sur lesquels les travaux de recherche de Mr Gaël Hily seront d’ailleurs abondamment cités dans cette série d’essais sur ce thème de la Mythologie), cette question n’a, en vérité maintenant, plus de raison d’être.
Son nom est plus simplement la contraction des logogrammes : lu-ug(u) : l’homme cerf l’ancêtre procréateur géniteur (ugu).
Et dans le cas où le suffixe us/uš ne serait pas dans son nom la marque du nominatif grec ou latin, mais une véritable partie intégrante originelle de son nom avant l’époque grecque (nominatif avec suffixe os) ou latine (nominatif avec suffixe us), ceci ne ferait alors que renforcer son identification l’homme primordial, l’ancêtre de l’humanité puisque « uš » désigne en sumérien « l’homme géniteur primordial à la fondation du monde, l’homme total, le compagnon/conjoint ».
… et sur les raisons profondes de son association avec l’œil et le héron
Faudra-t-il, ensuite, s’étonner que ce grand dieu celte soit constamment associé à l’œil ?
Nous en avons en effet un exemple dans la mythologie celtique par le fait que Lug ou Lugus est souvent représenté avec un œil gauche immense et un œil droit clos dans la position du héron pour illustrer son pouvoir de voyance ou de divination[10] comme aussi son pouvoir d’infliger le mauvais œil à ses adversaires[11].
C’est sa marque distinctive.
Posons-nous alors la question :
Pourquoi frappe-t-il ses ennemis dans la bataille celtique en position du héron avec un œil clos ? D’où provient cette représentation étrange ?
Laissons simplement répondre le sumérien :
Parce que le héron, en sumérien, se dit « igira » et qu’il signifie littéralement, « l’œil qui frappe » !![12]
Quelle énième coïncidence troublante n’est-ce pas ?
C’est strictement la même raison pour laquelle l’autre grand dieu celte, le dieu Cernunnos est associé au Trigaranos (Taru, Tarus) (Trigaranos : un taureau aux trois cornes)[13], un autre dieu celte représenté sous la forme d’un « taureau [portant] trois grues »[14] et que les mythologues estiment relever d’un vraisemblable mythe indo-européen archaïque[15] [16].
En effet, la raison profonde de son association avec le taureau trikaranos comme la raison pour laquelle ce taureau est surmonté par trois grues, raisons sur lesquelles tous les mythologues se cassent les dents, sont tout aussi simples :
Il suffit pourtant de se tourner vers la philologie et la correspondance avec le sumérien et les hiéroglyphes égyptiens puisqu’en égyptien un échassier, famille dont la grue fait partie, se dit « amâ »[17] et qu’en sumérien son homonyme « áma, am » désigne « une vache ou bœuf sauvage (un auroch)[18] » ce qui explique évidemment leur association idéographique dans le mythe.
Il est assez évident que si vous ajoutez devant comme préfixe le nom sumérien du père « ad/ada » vous vous retrouvez avec l’idéogramme de la grue comme avec celui du taureau-auroch face à ad/ada-amâ/áma,am soit l’Adam, l’homme primordial. C’est ce que nous avons vu dans le livre « le déchiffrage du langage des cavernes » sur l’explication « le déchiffrage de la figure de l’auroch de Lascaux ». La grue est simplement une alternative symbolique à l’auroch ou au taureau pour nommer l’homme primordial devenu père des dieux, puisqu’ils sont homonymes.
Demandons-nous maintenant aussi : pourquoi le mauvais œil est-il ainsi associé au héron ?
Là encore parce qu’en hiéroglyphique le héron se dit Snty[19] sur base de la racine Snt qui signifie une formule magique, une conjuration de sort[20]…
Le lien entre le héron et la conjuration du sort n’a donc pas été inventé par les Celtes…
Ce Snt est à rapprocher du hiéroglyphique Sdn[21]qui, nous l’avons déjà vu, signifie « avoir les yeux fermés, les yeux clos »[22].
Nous sommes alors avec ce héron Snty aux yeux clos Sdn encore et toujours face à un père fondateur à l’origine de monde puisque, comme nous l’avons vu dans l’analyse étymologique de Satan, sDn / sTn (de par le bêtacisme D/T) signifie quelqu’un qui porte un enfant[23], st est aussi des fondations, un trône[24] snT / sTn (de par l’inversion de type imA, iAm) celui qui fonde, façonne[25] qui fait des sntt, snTt des fondations, des plans[26].
Sera-t-il aussi étonnant de constater que le héron est, en hiéroglyphique, sous bnw, un synonyme du phénix et de l’oiseau benu, deux symboles égyptiens du père des dieux dans sa version régénérée après sa mise à mort ?[27]
Je vous repose donc la question :
Où, selon vous, la mythologie celtique a-t-elle donc emprunté son recours au héron ?
Est-ce vraiment sensé et raisonnable de vouloir encore et encore continuer à chercher le sens profond du nom de ces divinités et de leurs symboles associés dans la seule langue celtique ? Et, d’une manière générale, de toujours se limiter à l’étymologie de la langue de la civilisation dont on analyse la mythologie alors même que la véritable origine sacrée des mythologies est aisément retraçable ?
Si vous en doutez, demandez simplement à un statisticien d’évaluer la possibilité que tous ces liens sémantiques et symboliques puissent être le fruit du hasard ou de la coïncidence.
Lien entre Re et Horus le père des dieux primordial Geb et Adam…
FIN DE L’EXTRAIT
NOTES DE BAS DE PAGE ET RÉFÉRENCES
[1] Cf Livre 3 / Lexique sumérien français : Lu = beaucoup ; homme, humains, gens, peuple ; troupeau. Verbes : être rendre nombreux, abondant ; multiplier ; mélanger ; faire pâturer.
[2] Lu = beaucoup ; homme, humains, gens, peuple ; troupeau. Verbes : être rendre nombreux, abondant ; multiplier ; mélanger ; faire pâturer.
[3] Cf Livre 3 / Lexique sumérien français : lú-u18 (ÑIŠGAL)-(lu) = humanité ; être humain (humains + énorme + nombreux)
[4] Cf Livre 3 / Lexique sumérien français : pab, pap, pa4 = père, frère, homme, dirigeant
[5] Cf Livre 3 / Lexique sumérien-français / les équivalences de consonne ou bien la note sur cette équivalence aux sous-titres : Adam le père bœuf / le bœuf et la vache sauvage empoisonnés par du venin de serpent
[6] Cf Livre 3 / Index des mots sumériens : à « a-ka » le lexique sumérien Halloran nous renvoie à « úgu » dont le sens verbal est par úgu4 (signe cunéiforme « ku ») « porter, procréer, produire » (A.Halloran, 1999, p. 18) et par ugu4 ou ùgun au nominatif « un ancêtre » et au verbal « engendrer, porter » (A.Halloran, 1999, p. 69). Un strict équivalent de « a-ka » est « a-ugu4 » (lui aussi avec pour signe cunéiforme « ku ») qui signifie « le père qui engendra quelqu’un » en étant, suivant le lexique Halloran la contraction de « a » « sperme » » et de « procréer » (A.Halloran, 1999, p. 74).
Voir aussi pour l’explication complète de « aka » le livre 3 à l’index des phonèmes et au lexique français-sumérien.
[7] Cf Livre 3 / Lexique sumérien/français : ku-ku = ancêtres (?) (“fonder”). sur base de (A.Halloran, 1999, p. 113)
[8] igi = n., eye(s); glance; face; aspect, looks; front (reduplicated ig, ‘door’) v., to see. prep., before, in front of. (A.Halloran, 1999, p. 18). Volume 4 / Lexique sumérien-français = igi = œil, coup d’œil, visage ; aspect, toilette ; de face (duplication de « ig » « porte »). Verbes : voir. Verbes : devant, en face de.
[9] u6 = (cf., ug6) = [igi.é] : n., amazement; gaze, glance ([‘eye’ + ‘house’]). v., to look at; to stare at, gaze; to be impressed. adj., astonishing. (A.Halloran, 1999, p. 5) ; Volume 4 / Lexique sumérien-français : u6 = (cf., ug6) = = [igi.é] étonnement, regard, coup d’œil (“œil” + “maison”). Verbes : regarder, Fixer du regard ; être impressionné. Adjective : Etonnant.
[10] L’œil clos de Lugus :
L’œil est l’organe qui symbolise le mieux le don de la voyance. Nous avons vu plus haut que l’œil était, comme Lugus, caractérisé par la lumière, par le biais de jeu de mots et d’une ancienne conception indo-européenne de la vision. De plus, nous avons remarqué que le Mercure gallo-romain était plusieurs fois en relation avec l’ophtalmie. De plus, des traditions populaires sur saint Gengoult et Lugnasad évoquaient des sources ou puits capables de soigner les yeux. Ces guérisons permettaient au patient de retrouver la vue, mais peut-être aussi d’accroître leur voyance dans le sens du savoir.
En Irlande et en Gaule, nous possédons quelques témoignages qui mettent l’accent sur l’œil clos de Lugus. Dans la bataille de Mag Tuired, Lug exhorte les hommes d’Irlande en accomplissant la technique de la glám dícenn, qui nécessite d’être sur un pied avec un œil clos. Sur le continent, nous connaissons une pièce très intéressante. Il s’agit de la statuette d’Euffigneix (Haute-Marne), antérieure à la conquête romaine, qui représente un personnage masculin sans bras, le cou paré d’un torque à tampons décorés ; nous relevons également la présence, entre autres, d’une lyre inversée sur les cheveux, d’un sanglier sculpté sur le torse, d’un œil gauche immense – tandis que l’autre est clos. Cette série d’éléments constitue autant d’indices qui incitent à identifier ce personnage à Lugus.
Le détail qui nous intéresse ici est la présence d’un œil fermé et d’un autre ouvert, c’est-à-dire une situation analogue à celle de Lug dans le mythe irlandais. Nous signalons que cette particularité se retrouve aussi sur le Mercure de Strasbourg. Comme l’a suggéré Waldemar Deonna, l’œil clos est une marque de cécité et exprime sur un plan mythique la capacité de voyance, avec un échange entre vision intérieure et perception physique des phénomènes extérieurs. Autrement dit, cette posture de Lug et Mercure-Lugus traduirait des qualités de devin. Gaël Hily. Le dieu celtique Lugus 298, 299.
[11] Le pouvoir de l’œil :
Toutes les armes que nous avons traitées jusque là avaient une existence réelle dans le monde humain ; seuls leurs caractères extraordinaires les différenciaient de celles employées par les hommes. Nous allons maintenant étudier une arme exclusivement divine. Dans la bataille de Mag Tuired, Balor fait usage de son œil comme arme. Ce pouvoir nous intéresse, car il se retrouve aussi chez Lug et Cú Chulainn.
Balor dispose donc d’un œil empoisonné, de dimension gigantesque, capable de paralyser l’ensemble de ses adversaires. Le sens de son épithète Birug-derc « À l’Œil Perçant » exprime parfaitement la puissance et la capacité de son regard à figer et à terrifier les personnes qu’il regarde.
Le caractère de l’œil de Balor se rattache au thème du « mauvais œil ».
Cette croyance se retrouve dans la plupart des traditions du monde et est très ancienne puisque des textes sumériens datant du IIIe ou IVe millénaire avant notre ère en font déjà mention. Dans les traditions populaires, le mauvais œil est souvent utilisé par les sorcières, les dieux et les démons sur les hommes, mais aussi par certains animaux. Il peut être causé par un simple coup d’œil d’envie ou d’admiration, ainsi que par un regard fixe, dû à de l’envie ou de la colère. Le mauvais œil entraînerait principalement la maladie, la destruction et la mort.
En Irlande, cette croyance est bien répandue et est généralement désignée par le syntagme súil milledach « œil destructeur » ; c’est ainsi que l’œil de Balor est qualifié dans le Cath Maige Tuired. D’ailleurs, le roi Fomoire est le personnage de la tradition irlandaise le plus représentatif de ce pouvoir du mauvais œil. En général, les jeteurs de mauvais œil se caractérisent par la cécité d’un œil ou, au moins, par un œil qui se ferme. À ce propos, nous précisons que la cécité de Balor n’est que temporaire. En effet, elle ne se produit que lorsqu’il se trouve sur le champ de bataille, et c’est à ce moment qu’il devient destructeur ; autrement dit, le mauvais œil de Balor est lui aussi temporaire
Gaël Hily. Le dieu celtique Lugus 411, 413
Nous avons souligné que le jeteur du mauvais œil se caractérisait par une cécité ou un œil clos. Cette particularité se retrouve chez Balor, mais aussi chez les Fomoire qui ont un seul œil. Il est donc possible qu’ils disposent eux aussi du même pouvoir que leur chef.
Lug maîtrise peut-être également le mauvais œil lorsqu’il pratique l’incantation de la glám dícenn, sur un pied, une main et avec un œil clos. Françoise Le Roux y a décelé un mimétisme, apotropaïque et prophylactique, qui donnait magiquement aux troupes d’Irlande un mauvais œil capable de contrebalancer les effets funestes de celui des Fomoire. Ce pouvoir de Lug peut venir de son ascendance maternelle : sa filiation génétique avec Balor lui aurait permis d’hériter du mauvais œil. Dans cette hypothèse, aucun autre Túatha Dé Danann n’aurait été mieux capable que Lug d’accomplir la glám dícenn et donc de protéger les hommes d’Irlande. Ce développement sur le mauvais œil a permis d’apporter un éclairage nouveau sur les rapports entre Lug et cet organe. En plus de posséder des facultés propres à la voyance et à la connaissance, le dieu irlandais dispose également d’un œil assimilable à une arme.
Dans l’épopée irlandaise, Cú Chulainn dispose aussi du pouvoir du mauvais œil. Il l’a peut-être hérité de son père et de son aïeul. Comme eux, la dissymétrie des deux yeux de Cú Chulainn est temporaire. « … »
Un passage du Seirglige Con Culainn est sur ce point assez révélateur : «… » Car c’était un don pour lui, lorsque son moral était mauvais, d’avaler un de ses yeux si bien que même le bec d’une grue ne l’aurait pas atteint au cœur de sa tête. L’autre des deux yeux saillit à l’extérieur jusqu’à la taille d’un chaudron contenant un jeune veau. « … ».
Finalement, Balor, Lug et Cú Chulainn maîtrisent sans aucun doute le pouvoir du mauvais œil. La nature de ce pouvoir est analogue pour les trois : il est spécifiquement guerrier et correspond à un état de mutilation et de difformité uniquement temporaire, puisque cet œil n’apparaît que lorsqu’il est nécessaire pour les besoins du combat. Nous constatons donc la présence d’une même qualité chez ces trois personnages issus de la même famille (Balor est le grand-père maternel de Lug, lui-même père de Cú Chulainn). En fait, ce n’est pas la première fois que tous trois ont un point commun. Le thème du physique peut également en témoigner puisque, si Lug et Cú Chulainn sont des parangons de beauté, ils peuvent aussi avoir des physiques difformes, tel Lug pendant l’exécution de la glám dícenn et Cú Chulainn pendant ses contorsions « … ».
Gaël Hily. Le dieu celtique Lugus 414, 415, 416
[12] ígira = héron (igi, ‘the eye’, + “ra” ‘to strike’). (A.Halloran, 1999, p. 59). Volume 4 / Lexique sumérien-français = ígira = héron (igi « l’œil » + « ra » « frapper »).
[13] CELTES : Ce dieu est généralement assis, les jambes croisées ; il est d’ordinaire groupé avec deux autres divinités. Il se rencontre aussi seul, mais sa tête est triple, soit qu’il offre une tête de face et deux profils accolés à son crâne, soit qu’il porte deux petites têtes accolées à son crâne au-dessus des oreilles. Ce djeu tricéphale, sorte de Sérapis gaulois, est d’une interprétation difficile. Comme il a généralement auprès de lui un serpent cornu ou à tête de bélier, on est tenté de voir en lui une divinité chtonienne. D’autant que divers bas-reliefs représentent Cernunnos aux prises avec Mercure-Teutatès. C’est ce dernier qui paraît l’emporter, symbolisant ainsi la victoire de la force radieuse ou guerrière sur la puissance des ténèbres.
Mais parfois aussi Cernunnos a aussi près de lui un bovidé. Aussi s’est-on demandé s’il n’était pas en relation avec le geryon grec, le triple Geryon. « … » le nom même de Geryon veut dire « le mugissant »…il fut lui-même à l’origine un taureau. Et l’on ne peut manquer alors de songer au tarvos trigaranus (ou trikaranos) (F.GUIRAND, 1996, p. 276)
Cette note (en son entier) est aussi présente au symbolisme : du cerf ; du dieu accroupi ; de la corne d’abondance ; de la trinité ; du serpent cornu ; des cornes ; du bélier ; du chaudron : de la massue.
[14] (Hily, p. 352)
[15] Pour le lien établi entre « trigaranos » et « trikaranos » : cf. « monstres et divinités tricéphales dans l’Italie primitive » par Anne-Marie ADAM (non, non, ce n’est pas une blague, c’est bien son nom ! Rires) https://www.persee.fr/doc/mefr_0223-5102_1985_num_97_2_1471p.589.590
Lire aussi : Parmi les animaux divinisés, celui qui semble avoir été l’objet d’un culte assez répandu est le taureau. « .. » Sur un autel gallo-romain, exhumé du sol de Paris, est figuré un taureau debout près d’un arbre ; il porte deux grues sur le dos et une sur la tête ; c’est la tarvos trigaranus (taureau aux trois grues). On s’est demandé quelle pouvait être la signification de ces trois grues. « … » ils figurent maintes fois dans les récits de l’épopée irlandaise. Etant donné que l’on posséde des figures de taureaux à trois cornes, on a pensé que l’épithète trigaranus n’était peut-être qu’une déformation de trikaranos, aux trois têtes et que le taureau primitivement adoré était un taureau tricéphale en rapport avec le dieu tricéphale Cernunos. (F.GUIRAND, 1996, p. 272)
[16] En effet, trigaranos (trois grues) est par trop proche sémantiquement de trikaranos (trois cornes).
[17] Cf Livre 3 / Lexique hiéroglyphes-français : Amâ un échassier/ (Faulkner, réed.2017, p. 4)
[18] áma, am = wild ox or cow (aurochs) (A.Halloran, 1999, p. 19) ; Volume 4 / Lexique sumérien-français = áma, am = vache ou bœuf sauvage (auroch)
[19] Snty héron
homme querelleur; ennemis (Faulkner, réed.2017, p. 330)
[20] Snt formule magique, conjuration
policier
colère (Faulkner, réed.2017, p. 329)
[21] Sdn être fermé, être clos (des yeux) (Faulkner, réed.2017, p. 334)
[22] à rapprocher de la vulve et du mortier Sd et de l’étymologie de Satan (sDn etc…)
[23] sDn porter (un enfant) ; aussi sdn, swDn, sDnn (Faulkner, réed.2017, p. 317) ; S (C3A) ; Dn (C1)
[24] st blessure
siège, trône; endroit, place, lieu; fondations, terrains; service, bureau, administration; magasin; rang, fonction (Faulkner, réed.2017, p. 313) ; s(C3A) ta/ti/ty/tw/twa (C1)
[25] snT mesurer; fonder; façonner; replacer, refixer (Faulkner, réed.2017, p. 288) s (C3A) / an (C3B) / at/T/d/D (C1)
[26] sntt, snTt fondations, plan (Faulkner, réed.2017, p. 288) s (C3A) / an (C3B) / at/T/d/D (C1)
[27] bnw Bénou, héron, phénix ; Cf. wbn briller, étinceler (Faulkner, réed.2017, p. 101)
BIBLIOGRAPHIE DE L’EXTRAIT
Proto-sumérien :
CDLI. Full list of proto-cuneiform signs
& Falkenstein, A. (1936). Archaische Texte aus Uruk. https://www.cdli.ox.ac.uk/wiki/doku.php?id=late_uruk_period :
Sumérien :
A.Halloran, J. [1999]. Lexique Sumérien 3.0.
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