LE CULTE DE LA DÉESSE-MÈRE ET LA RAISON DE SA REPRÉSENTATION EN POSITION ACCROUPIE

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OBJECTIF DE CET ARTICLE

Cet  article va permettre de comprendre les raisons pour lesquelles la déesse-mère et les grandes déités ont été représentées en position accroupie : 

Le lien avec la croyance en leur pouvoir de procurer la fertilité dans le monde des vivants et surtout la renaissance pour les morts.

Nous verrons aussi le lien étroit de cette représentation avec la catégorie symbolique des fluides.

Table des matières

LIEN DE CET ARTICLE AVEC TOUTE LA SÉRIE  LITTÉRAIRE  « LA VÉRITABLE HISTOIRE DES RELIGIONS DE L’HUMANITÉ »

 

Cet article est extrait du Volume livre lui aussi disponible sur ce site :

La Bible du symbole de la religion mythologique préhistorique et antique

Livre que vous pourrez aussi trouver sous forme d’articles à la rubrique :

Le dictionnaire des symboles

Pour bien comprendre la raison d’être de ce livre au sein de la série littéraire la véritable histoire des religions de l’humanité, rendez-vous à la page :

Introduction / Structuration et contenu

Je vous souhaite maintenant une excellente lecture de cet article mis ci-dessous à votre disposition dans son intégralité

LE SYMBOLISME DE LA DÉESSE-MERE ACCROUPIE

 

Ce symbolisme s’inscrit pleinement dans l’enseignement majeur de la religion mythologique préhistorique à l’origine du paganisme consistant à croire que la mère humaine primordiale devenue déesse-mère de la Terre était à même de régénérer, de donner une nouvelle naissance à tous ses dévots et adorateur. La déesse-mère était en effet réputée avoir régénéré et donné une nouvelle naissance à son propre mari après sa mort, lui permettant ainsi de le transformer en une divinité, devenir le père des dieux (voire de rester sur terre en s’incarnant dans leur fils afin de continuer de servir de guide à l’humanité).

Ce symbolisme de la déesse accroupie fait ainsi partie des multiples symboles majeurs matriciels (lieux et objets) auxquels cette religion recourut pour représenter la matrice de la déesse-mère, symboles qui sont / seront exhaustivement répertoriés et analysés dans le volume 3 « La Bible du symbole de la religion mythologique préhistorique et antique ».

Ce symbolisme de la déesse accroupie est aussi très étroitement associé au symbolisme des fluides.

À titre de rappel, comme cela est aussi expliqué et détaillé dans le volume 2, il fut enseigné qu’en sa qualité de déesse-mère capable de régénérer le père des dieux et de donner vie au dieu-fils, puisque celui-ci avait un statut de messie, de guide, mais aussi un pouvoir rédempteur, elle finit par être considérée comme ayant elle-même, directement, le pouvoir de rédemption propre au dieu fils et d’être ainsi en capacité de donner, non seulement l’abondance et la fertilité sur Terre, mais aussi, et surtout, l’immortalité dans l’au-delà. Il est important de comprendre cela,  car c’est la clef pour comprendre que cette croyance que la déesse-mère elle-même puisse conférer l’immortalité par le fruit de son ventre, de sa chair sortie de sa matrice est ce qui explique la croyance qui en résultera savoir que l’absorption directe de ses fluides vitaux par ses dévots (plutôt que de passer par le fils rédempteur) pouvait conférer l’immortalité.

Ainsi, ses fluides vitaux furent synonymes sur Terre, non seulement de fluides d’abondance et de fertilité, mais aussi et surtout synonymes d’élixirs d’immortalité.

Là encore, le volume 2 va répertorier de manière exhaustive et analyser les différents symboles utilisés dans la religion mythologique préhistorique pour représenter dans toute sa mystique les différents fluides corporels issus du corps de la déesse-mère (on peut citer ici à simple titre d’exemple le symbolisme de la bière qui représente l’urine de la grande divinité[1]).

Il est aussi très important de comprendre que ce symbolisme de la déesse accroupie est très étroitement lié au symbolisme de la main, car, même si le symbolisme de la main est l’un des plus polysémiques, c’est l’un de ses symbolismes les plus importants. Nous aurons l’occasion à maintes reprises de le constater notamment lorsqu’il va s’agir de comprendre la raison d’être de l’architecture de nombreux temples comme de leur ornementation. Ce lien entre la déesse accroupie et le symbolisme de la main ne sera pas traité dans cet article mais dans un article à suivre séparé.

 

LE LIEN ENTRE LA POSITION ACCROUPIE ET LA (RE)NAISSANCE

 

La raison simple pour laquelle la grande divinité a été représentée en position accroupie dans son action de régénération ou de donner une nouvelle naissance (qu’il s’agisse du grand dieu ou de ses adorateurs) ou dans l’action de diffusion de ses fluides d’abondance terrestre ou d’élixir d’immortalité tient au simple fait que, dans l’Antiquité, la position accroupie était la position privilégiée pour enfanter.

Il devint alors naturel de représenter la déesse-mère dans cette position non seulement pour enfanter, donner au monde le fruit de son ventre, le fils-messie, mais aussi pour redonner la vie aux morts et diffuser ses fluides vitaux d’abondance et d’immortalité.

Voyons, s’il vous plaît, de nombreux exemples qui démontrent de ce fait.

 

LE LIEN ENTRE LA POSITION ACCROUPIE ET LA NAISSANCE

 

Avant tout, voyons quelques exemples attestant que la position accroupie était la position de l’enfantement.

 

EN ÉGYPTE 

 

Voici par exemple ce que l’on peut lire sur les déesses égyptiennes Hathor et Tawaret, divinités de la maternité et de l’accouchement :

https://agoraafricaine.info/2016/12/13/la-deesse-hathor-et-la-deesses-taweret-etaient-les-divinites-de-la-maternite-et-de-laccouchement/

« Les bas-reliefs du temple dans le Complexe égyptien antique de Dendera représentent une Femme donnant naissance en position accroupie et en la présence des deux figures de l’accouchement qui sont la déesse Hathor et la déesse Taweret ; Hathor était une divinité populaire ancienne avec de nombreuses associations, y compris celles de la Maternité, de la Fertilité et l’amour féminin, c’est pourquoi les anciens Égyptiens croyaient que cette divinité devait présider toutes les Naissances en tant que gardienne des Femmes et des Enfants, à l’instar de Taweret qui était aussi une déesse clef de la Fertilité et de l’Accouchement, pouvant expliquer pourquoi il n’y a pas de mots connus dans l’Égypte ancienne pour la sage-femme, obstétricien ou gynécologue ».

 « Les Femmes accouchaient de leurs bébés à genoux, accroupies, ou sur un siège d’accouchement comme cela était indiqué dans les hiéroglyphes parlant de Naissance, tandis que de l’eau chaude contenant du Miel était placée sous le siège, de sorte que les vapeurs facilitent la livraison, et des incantations aidant à l’accouchement étaient répétées par les sages-femmes comme celles demandant à Amun de “rendre le cœur de la libératrice, fort, afin de maintenir en vie l’enfant à venir.”

 « L’utilisation de la position accroupie ou sur un siège de naissance était une méthode très commune dans les anciennes traditions africaines et aujourd’hui les traditions de naissance contemporaines préconisent également l’utilisation de la position accroupie ou le siège d’accouchement, pour la simple raison que les deux encouragent l’utilisation de la gravité comme une aide naturelle dans ce processus ».

Notez au passage que l’on retrouve aussi la mention de la déesse Amamët[2] et de la déesse Maât[3] comme étant accroupie.

Jusqu’ici me direz-vous, rien d’extraordinaire.

C’était juste une pratique obstétrique.

Mais si l’on se tourne vers d’autres descriptions de déités, on va constater que cette représentation va dépasser largement le simple cadre descriptif de l’accouchement d’une humaine aidée par des déesses.

Comme nous venons de le voir en Égypte, des divinités majeures vont être représentées sous cette forme.

Tournons-nous maintenant vers d’autres civilisations et l’imagerie qui nous y est donnée des déités locales.

 

LE LIEN ENTRE LA POSITION ACCROUPIE ET LA RENAISSANCE

 

EN ELAM

 

Permettez-moi de vous introduire tout d’abord cette structure,  une plaque perforée élamite que l’on trouve au Louvre

 Musée du Louvre. Texte du Louvre : Plaque perforée. Quatre aigles aux ailes déployés ; carrés quadrillés. Albâtre. Suse. Dynastie des Sukkalmah (milieu du XXe siècle-1500 av. J.-C.). Source photo : Yvar Bregeant

Comme vous pouvez le constater, elle est de forme carrée et représente de part et d’autre d’un trou central lui aussi en forme de carré, quatre aigles (en fait des vautours) accroupis avec les ailes déployées, avec entre chaque vautour) un carré strié.

Pour comprendre le symbolisme de cette plaque, il vous faut connaître les symbolismes respectifs du carré, de la pierre trouée, de la colonne brisée, de la pyramide, de la montagne, du vautour.

Si vous connaissez le sens propre à chacun de ces symboles, vous comprendrez le sens de leur union ici.

Pour faire court, le carré représente ici la montagne, montagne qui est un symbole du corps de la déesse-mère.

Remarquez que les quatre carrés striés représentent, comme vus d’en haut, en perspective, des pyramides avec gradins s’élevant vers le ciel pour indiquer l’élévation vers le ciel. Rappelons alors que la pyramide est strictement associée à la montagne et est aussi un symbole du corps de la déesse-mère.

Rappelons simplement à cet égard que la montagne se dit šadu en akkadien[4] dont l’un des sens est, littéralement, en sumérien, ša[5] le corps, l’utérus du[6] qui donne ou redonne la vie.

Nota Bene :

Cette renaissance est essentiellement véhiculée par l’homonyme « dú » équivalent de tud ou tu, qui signifie : porter, donner naissance à, engendrer, être né, faire, façonner, créer ; être né de nouveau, transformé, changé. Avec dú, il est donc on ne peut plus clairement question donc non seulement de naissance, d’être façonné, mais aussi de renaissance, de transformation en un nouvel être, opération réputée advenir par le retour dans le ša le corps ou l’utérus la déesse-mère.

La pierre trouée représente quant à elle la colonne brisée de l’homme primordial, colonne dont la restauration au sein de la pyramide représente sa régénération en père des dieux.

Le vautour est une des représentations majeures de la déesse-mère dans son rôle de celle qui préside au processus de la renaissance après la mort.

Or, puisque nous nous en tenons ici au symbolisme de la déesse accroupie, que remarquons-nous ici ?

Que le corps de la déesse vautour en position accroupie est un symbole directement associé à celui de la pyramide dont l’objet premier est la régénération, la renaissance du père primordial en père des dieux.

Deux des vautours semblent même pondre directement dans les deux pyramides au-dessous d’elle.

Il y a donc un lien étroit entre la position accroupie et la renaissance.  

 

EN CRÈTE

 

Il est tout aussi remarquable de constater qu’en Crète, tout comme pour Hathor en Égypte, « la Grande Déesse mère, vraisemblablement Rhéa[7], est représentée, selon  les  époques,  soit  accroupie,  soit debout[8] ».

 

EN GRÈCE

 

Le sens à donner à cette représentation accroupie de la déesse-mère se retrouve aussi en Grèce.

En effet, il faut relever que les déesses grecques des naissances ou de l’accouchement, les illythies, filles d’Héra (le nom de la déesse-mère grecque), y sont elles aussi représentées en position accroupie, position reconnue comme favorisant l’accouchement. Étant donné qu’Illythie peut être aussi entendu comme un dédoublement d’Héra, nous comprenons bien que la déesse-mère y était aussi représentée en position accroupie en tant que déesse-mère des naissances et de l’accouchement[9].

Il est alors particulièrement intéressant de s’intéresser à l’étymologie sumérienne de illythie[10].

Comme nous aurons l’occasion quasi systématique de le constater, c’est la langue sumérienne qui sous-tend tout l’édifice mystique de la religion mythologique.

De facto, la raison pour laquelle ce nom illythie leur a été donné devient excessivement clair.

 

ÉTYMOLOGIE SUMÉRIENNE DE ILLYTHIE

 

Décomposons-le en sumérien : íli-ti-a :

 

ÉTYMOLOGIE DE íli :

 

íl-lá[11] signifie une élévation et dans sa forme verbale íla, íli, íl[12] le fait de lever, porter, livrer, amener, endurer, supporter, « … » ; être élevé ; briller ; lal, lá (la2)[13] signifie être élevé ; tenir, élever, porter, suspendre

Ainsi, par íli, il n’est pas seulement question de porter dans le sens de concevoir en tant que génitrice, mais aussi de porter, d’élever (porter aux nues en quelque sorte) dans le sens de déifier !

Il est à ce titre important de mentionner ici que ces différents logogrammes sumériens (íl-lá ; forme verbale íla, íli, íl ; lal, lá (la2)) sont reconnus comme étant à l’origine des noms des dieux « Īl » et « Ēl » et qu’ils sont la racine constitutive du mot sumérien ĪLU qui a entre autres sens, celui de « dieu » [14].

Ainsi, il est impératif de comprendre deux choses :

 

Équivalence entre porter un enfant et déifier

 

La première est que ce « illy » grec a pour sens d’« élever, porter » avec le double sens de :

  • Non seulement porter dans son ventre pour donner naissance
  • Mais aussi et surtout d’élever, porter au ciel, pour faire briller… autrement dit, déifier l’être objet de la (re)naissance en question

 

Tout comme aka « la porte » a ce double sens

 

Il est intéressant à ce propos de relever que íli a ce double sens de porter au sens de porter dans son ventre et de porter aux nues tout comme le sumérien aka4 qui désigne l’encadrement ou le linteau d’une porte.

En effet, tout comme en français nous disons la « porte » (du latin porta, « porte d’une ville, d’un monument », qui supplanta les mots fores et janua), mais aussi « porter » (du latin portare) dans le sens de porter un enfant et aussi dans le sens de « porter, soulever, élever », il en va de exactement de même en sumérien.

En effet, si aka4 en sumérien signifie donc un encadrement ou un linteau de porte[15], son homophone a-ka a pour équivalent úgu[16] dont l’homophone úgu4 (KU) signifie porter produire procréer[17].

 De plus, ka et ga sont des homophones strictement équivalents en sumérien et à ga6 ou gùr, le lexique sumérien indique que ces deux phonèmes signifient porter, transporter tout en précisant que c’est la lecture que fait la ville sumérienne d’Umma pour le signe íla[18].

Or, comme nous venons de le voir íl-lá et les formes verbales  íla, íli, íl emportent notamment l’idée d’élever au sens de déifier.

Ainsi, on peut dire que tout comme en français le mot porte (le linteau de porte) (aka4) porte ( !) aussi le sens de porter un enfant, d’engendrer (par a-ka / ugu)  il emporte aussi par l’association ka / ga avec íl-lá celui de porter aux nues, d’élever dans le sens de déifier !

Ou, autrement dit, il y a en sumérien un chaînage sémantique : porte – une femme porteuse ou procréatrice – porter au sens d’élever au rang de la divinité.

 

Lien entre « íli » « a-ka » et le prénom « Eve »

 

Nous avons aussi vu sous l’analyse du nom d’Eve et sous le symbolisme de la porte qu’aka était l’un de ses noms sumériens en tant que mère génitrice (d’où d’ailleurs le fait que la porte et le poteau de porte aient été l’un de ses emblèmes majeurs).

En soi, cette association d’idées entre íli et a-ka pour désigner tout à la fois le fait de porter un enfant et d’élever au rang de divinité ne peut que nous conforter dans l’idée que la naissance que procure la déesse grecque Héra-illyrie est en fait un pouvoir de permettre la renaissance d’un être et de lui conférer la divinité.

Et cette association lève aussi un pan du voile qui masque le visage réel visage de la femme primordiale qui se cache derrière le voile de la déesse-mère Héra : Eve.

 

« Ili » a aussi le sens de briller, tenir porter

 

Si nous revenons maintenant au sens de íli, vous avez peut-être aussi noté au passage qu’être élevé est synonyme de briller, tenir, porter …

Peut-être comprenez-vous mieux alors pourquoi, au moment de la naissance, comme le dit la note sur Héra citée précédemment, Héra-Illythie était aussi représentée tenant une torche, symbole, certes, de la lumière, mais aussi comme nous le verrons au symbolisme de l’étoile de l’être né de nouveau, devenu une étoile, symbole de l’atteinte de la divinité. 

C’est une preuve ultérieure que le grec sacré puise ses racines dans le sumérien.

 

Il est question par « íli » de la déification du père primordial, de l’ancêtre de l’humanité

 

La deuxième chose qu’il faut comprendre quant au sens du illy grec, translittération du sumérien íli, est que par cette élévation il est question de l’élévation de l’homme primordial, un humain donc, au rang de dieu.

Pourquoi peut-on dire cela ?

 

Un dieu n’a pas besoin d’être élevé ou déifié. Il l’est déjà.

 

Parce tout simplement le fait ait besoin d’être élevé, porté, tenu, suspendu, pour être un dieu implique que cela n’a pas toujours était sa condition.  Un véritable dieu n’a pas besoin d’être élevé, d’être mis en haut, puisqu’il l’est déjà et l’a toujours été.

Cette action d’élévation indique donc nommément et littéralement la mythification (pour ne pas dire la mystification) qui a consisté à faire croire à l’humanité que l’homme primordial, après sa mort, est devenu la grande divinité, le père des dieux. Grâce au pouvoir de régénération de sa femme devenue déesse-mère, grâce à la nouvelle naissance qu’elle lui a procurée en retournant dans sa matrice.

 

L’Équivalence entre dieu et le père, l’ancêtre, l’aîné, le plus vieux

 

Le sumérien Īlu et illu

 

On peut aussi affirmer que ce dieu était l’humain primordial pour une autre raison.

Il est effet très intéressant de noter quel est le sens de Īlu que mentionne Mr Michel pour qui il a, entre autres sens, celui de « dieu[19] » (le nom sumérien pour dieu est plutôt usuellement diñir ou dingir[20]).

En effet, son homophone illu signifie : « eau élevée, déluge »  ; liquide amniotique[21]

Or, déluge est un synonyme de père, car « a » signifie « père » et aussi « déluge »[22].

Qu’est-ce que cela nous permet de comprendre ?

Que celui qui a été élevé au rang de divinité par la renaissance opérée par la déesse-mère, par l’action de son portage dans son ventre et au ciel n’est nul autre que le père c’est-à-dire son mari et époux.

 

L’Élamite « nab » pour dieu

 

On retrouve d’ailleurs une confirmation en élamite que le dieu est le père par le fait que le mot pour dieu y soit nab.

En effet, ce nom signifie notamment océan en étant la contraction de ( « peur, respect » et de « aba, ab » « lac, mer)[23].

Cet océan, ce lac, cette mer symbolique ne doit pas nous tromper, car ils nous renvoient en fait au sumérien « a » pour « père » qui signifie aussi outre « déluge », aussi « eau » (cf note plus haut).

 

La contrepartie sumérienne du nab élamite : le père, l’aîné, l’ancêtre

 

D’ailleurs, il est on ne peut plus évident que ce aba, ab élamite est la contrepartie du sumérien :

En effet, en sumérien aba, ab désigne tout aussi exactement « un lac, la mer »[24], et son homophone ab-ba … le père, l’ainé, l’ancêtre[25] [26].

Comprenez alors, s’il vous plaît, bien ce que cela signifie : que celui qui, suivant la religion mythologique, a été porté dans son ventre par la déesse-mère pour se voir accordé après sa mort une nouvelle naissance, une renaissance lui permettant d’être élevé et de devenir le père des dieux n’est nul autre que l’ancêtre humain, l’ainé, le plus vieux père, autrement dit l’homme primordial.

Maintenant que nous avons bien compris le sens de íli pour comprendre le sens du illy grec du nom d’Héra illythie, intéressons-nous maintenant au sens de Ti.

Ceci nous permettra de lever totalement le voile de l’identité réelle de cette déesse-mère.

 

ÉTYMOLOGIE DE Ti, Te

 

Nous avons eu l’occasion de voir dans l’analyse du nom de Eve, l’analyse du symbolisme de la côte, du vautour, du mortier, que la mère primordiale ayant donné la vie à l’humanité a notamment porté le nom sumérien de Ti et de son synonyme Te.

Rappelons ici brièvement pourquoi :

 

Ti, la côte, le côté, la conjointe, la compagne, la flèche

 

Parce qu’elle a été tirée de la côte ou du côté d’Adam, et parce que le mot côté a en sumérien le sens de conjointe ou de compagne, Eve a été appelée Ti ou Te et les symboles utilisés pour la représenter furent notamment une côte ou une flèche.

La raison en est qu’en sumérien « te, ti » sont strictement synonymes[27] et qu’ils désignent indistinctement « un côté, une côte, une flèche[28] ».

 

Ti, la vie, celle qui donne la vie

 

Parce qu’elle est la mère de tous les vivants et celle qui a donné la vie à ses enfants, l’humanité.

En effet, ti tout comme tìla, tìl et signifie aussi la « vie ».

tìla est la contraction de « tu » « être né » et de íla, « lever, porter » et a donc littéralement le sens de celle qui « lève, porte l’être né ».

Ceci est bien sûr parfaitement en lien avec Eve dont le nom hébreu (avec le yod qui peut se translitérer « y », « v » ou « w ») se translitère « haya » ou « hava » ou « hawa » et provient d’un verbe de racine HWH emportant l’idée de « vivre » ou « faire vivre » ou « faire devenir » et qui signifie donc « la mère des vivants » ou « celle qui donne la vie ».

 

Te, La fondation du monde

 

Parce qu’en tant femme et mère primordiale elle est à la fondation du monde (te)

« te » désigne en effet la femme génitrice primordiale, la femme fondatrice du monde des dieux et des hommes

Il est en effet tout à fait remarquable que le signe cunéiforme « te » retranscrit les mots « temen, te-me-en ou te-me » lesquels signifient notamment une « fondation[29] ».

Ainsi Te signifie la fondation, ce qui s’applique évidemment fort logiquement à la mère primordiale à la fondation du monde.

A ce propos, pour celles et ceux qui doutent encore et toujours que le sumérien sacré soit à l’origine, par exemple, du grec sacré, prenez simplement en considération que si chacun de ces termes désigne une fondation, si on leur ajoute le suffixe logogramme «  » qui signifie « oint » ou « tombeau »[30], temen-eš prend alors le sens de « temple » de « sanctuaire »[31], en étant littéralement la fondation ou le périmètre saint, ce qui est évidemment la réelle origine du mot grec pour sanctuaire « temenos »[32] qui désigne plus spécifiquement l’espace sacré dédié à la divinité[33].

 

Ti, Tum, aka : Celle qui fait, agit

 

On peut citer une autre preuve étymologique qui relie la mère primordiale Eve aux logogrammes ti, te.

Le fait est que l’un de ses noms sumériens majeurs, aka, dans sa forme verbale, a le sens de faire, agir[34].

Or, si te, ti sont équivalents et signifient notamment une flèche[35]

le logogramme tum qui signifie aussi une flèche signifie aussi une action, un travail[36].

Par cet axe-là aussi, la flèche (te, ti, tum) est un symbole de la mère primordiale Eve-aka en tant que celle qui agit, qui fait.

Ce qui s’harmonise parfaitement avec le fait que le nom hébreu de Eve est construit sur la racine verbale HWH sur laquelle le nom du vrai dieu YHWH est lui aussi construit, avec pour sens celui qui (se) fait devenir.

 

Bref rappel de pourquoi la mère primordiale sous ti, te, a été associée au vautour et au mortier

 

À titre de rappel, la déesse Hathor en Égypte était communément représentée avec un vautour et un mortier[37].

C’était aussi le cas d’Isis à laquelle elle était associée.

Voici une image d’Isis revêtue des attributs d’Hathor sur un bas-relief du temple d’Isis à Philæ, à l’époque ptolémaïque et à côté à droite une représentation d’Hathor au musée égyptien du Caire :

On distingue pour Isis-Hathor, sur sa tête la dépouille de vautour, le mortier au-dessus et les cornes de la vache Hathor.

 

Pourquoi le vautour ?

 

Il y a deux axes clairs et simples qui associent ti, te avec le vautour, un des symboles emblématiques de la déesse-mère.

 

Te, le vautour barbu

 

Un premier axe direct tient du simple fait que « te » désigne tout simplement un vautour[38].

C’est l’une des raisons majeures pour lesquels cet animal a été utilisé pour représenter Eve et tous les sens qui lui sont attachés de ti, te.

 

Te, un côté par son équivalence avec Á, á.

 

Un deuxième axe, plus indirect, tient du fait que Te le vautour signifie aussi un côté, mot que nous savons être associé à la femme primordiale.

On peut affirmer que vautour signifie aussi une côte, un côté, une conjointe, un compagnon parce que l’équivalent phonétique sumérien de « vautour » est « Á[39]» ou « á ».

Or, l’un des sens premiers de « á » est : un côté, un bras[40], mots qui, comme il est démontré dans le détail au symbolisme de la côte[41] ont le sens de « compagne, support, conjoint ».

 

Association directe avec le Vautour en hiéroglyphe égyptien

 

A ce propos, puisque nous venons de dire que le vautour sumérien a pour équivalent phonétique Á, c’est totalement corroboré par l’égyptien hiéroglyphique où le A est représenté par un vautour.

En effet, que nous disent les hiéroglyphes égyptiens à ce sujet ?

La « simple » contrepartie, fondamentale, suivante :

A = Vautour[42]

C’est la toute première lettre de l’alphabet, lorsque présenté par phonèmes.

Admettons-le, il est tout de même extraordinaire de voir que si le sumérien nomme un vautour « te » avec pour valeur idéographique correspondante « Á », l’égyptien donne, lui, en sens inverse, à l’idéogramme du vautour le son A !

Ou, pour mieux le visualiser, lorsque le sumérien nous dit :

   « te » = « fondation, vautour, mortier »                                         

= « á » = « coté, bras »                     

(= « ti » = « côte ou côté » / « vie » / « flèche » …)

L’égyptien nous dit :

   Vautour = « á » !                                     

La boucle est bouclée pourrait-on dire et l’on discerne immédiatement le lien étroit entre Sumer et l’Égypte archaïques, sur le plan de la linguistique, donc de la linguistique sacrée qui dicte la mystique et la religion.

Car ce ne peut assurément être un hasard qu’en sumérien comme en égyptien, le symbole du vautour ait ainsi pour correspondance ou équivalence, un « a » phonétique 

Ce simple exemple est déjà, en soi, une preuve indubitable que ces deux langues sacrées sont étroitement liées dans leur expression symbolique.

On peut d’ailleurs ajouter à ce propos que si Champollion avait connu le sumérien il n’aurait pas eu à tâtonner et procéder par déduction pour savoir le sens phonétique du vautour.

Mais nous aurons l’occasion d’y revenir, car cette correspondance sumérien-hiéroglyphe, au-delà de la simple correspondance linguistique, a de très grandes implications sur le plan sacré et nécessite donc un chapitre dédié.

 

Conclusion sur la signification de « te » la côte, le côté:

 

Si nous revenons à notre démonstration sur le fait que te désigne bel et bien une côte, un côté, nous avons donc vu que c’est bel et bien le cas, et par deux axes sémantiques distincts :

  • Par son équivalence avec « ti» (côte, côté, flèche)
  • Par son signe cunéiforme « Á» « á » (bras, aile, côte, côté, corne, puissance)

Ce qui ne peut être un hasard ni une coïncidence fortuite. 

 

Pourquoi le mortier ?

 

Voyons maintenant brièvement pourquoi la (déesse) mère primordiale a été associée avec le mortier.

Nous ne verrons ici qu’une considération étymologique, car il y a aussi une puissante raison symbolique.

Disons simplement que vautour et mortier sont synonymes en sumérien.

En effet, si en sumérien, « te » signifie un « vautour », par son homophone «  » il signifie aussi un « mortier ou une enceinte » (du fait de l’équivalence de «  » avec « naña[43] ». En effet, désigne une plante alcaline, une saponaire, la cardamone exactement comme le terme « naña » qui désigne notamment outre la saponaire, un mortier, une enceinte, un cercle, la totalité [44] [45]). Cette enceinte, ce cercle, nous renvoie lui-même à l’un de sens de te qui, nous l’avons vu, désigne un périmètre, une fondation.

 

Conclusion sur le rapport entre « ti, te » et le vautour et la mortier

 

Ainsi, la mère primordiale parce qu’elle a été appelée ti ou te :

  • Ti, la côte, le côté (la conjointe, la compagne), la flèche
  • Ti, la vie, celle qui donne la vie, la mère de tous les vivants comme Eve sous haya, hava, hawa
  • Te, la fondation, le périmètre, l’enceinte sacrée
  • Ti, tum, aka (Eve) celle qui fait, agit

A été étymologiquement associé au vautour parce que :

  • Te est un vautour
  • Te est un côté, car un vautour se prononce aussi Á et á signifie un côté, un bras

A été étymologiquement associé au mortier parce que :

  • Te la fondation le périmètre a pour homophone « » qui est équivalent de naña qui signifie un mortier et une enceinte, un cercle, la totalité

On constate donc le chaînage symbolique suivant, associé à Eve la mère primordiale devenue déesse-mère, puisqu’intriquée étymologiquement entre :

  • ti = côte ou côté (conjointe, compagne), flèche ; vie
  • te= fondation, périmètre, enceinte ou cercle ; vautour 
  • = mortier, enclos
  • Áá= côté, bras (conjointe, compagne)  

 

ÉTYMOLOGIE DE A

 

Après avoir vu les sens de íli, ti, il nous reste à voir le sens de a.

Nous avons déjà rappelé plus haut que Á, á peut désigner un côté, un bras, au sens notamment de conjoint(e), compagne(on) (cf. le symbolisme de la côte).

Nous avons aussi vu un peu plus avant lors de l’analyse de illu que a en sumérien désigne le père[46].

Il en résulte que ce a final peut tout aussi bien renvoyer à :

  • la mère primordiale en tant que la côte, le côté, la conjointe, la compagne du père
  • le père (avec aussi le double sens possible de père conjoint, compagnon)

 

CONCLUSION SUR LE SENS PROFOND D’ILLYTHIE

 

Ainsi, sous le voile de la Grecque Héra Illythie ne se cache nommément nul autre que la mère primordiale Eve (haya, hava, hawa) sous ses noms sumériens de ti, te ou aka :

  • Ti, la côte, le côté (la conjointe, la compagne), la flèche
  • Ti, la vie, celle qui donne la vie, la mère de tous les vivants comme Eve sous haya, hava, hawa
  • Te, la fondation, le périmètre, l’enceinte sacrée
  • Ti, tum, aka (Eve) celle qui fait, agit

Avec leurs symboles associés, le vautour (te : un vautour, un côté Á et á) et le mortier (, naña, mortier et enclos, cercle, totalité).

Une mère à laquelle on attribue le pouvoir de non seulement donner naissance à sa postérité, et à ses enfants, mais aussi et surtout de redonner la vie par une nouvelle naissance à son mari décédé et de le régénérer en la grande divinité mâle.

 

Une autre preuve du lien entre Eve sous ti, te et la (re)naissance sacrée : l’enceinte !

 

D’ailleurs, si vous pensez que la naissance qu’elle effectue est une naissance tout à fait naturelle et n’a rien de mystique du type de la renaissance qu’elle procure à celles et ceux qui passent par sa matrice, alors prenez s’il vous plaît en compte ceci :

Nous avons vu que sous te ses symboles du vautour et du mortier, la déesse-mère primordiale est aussi te une fondation, un périmètre sacré ; ce qui a donné le nom de temen-eš[47] du temple sumérien jusqu’au nom du sanctuaire du temple grec temenos »[48] terme qui désigne plus spécifiquement l’espace sacré dédié à la divinité[49].

Nous avons aussi vu que te (parce qu’homophone de « tè » qui est équivalent de naña) signifie, outre un mortier, lui aussi une enceinte, un cercle (donc une enceinte circulaire) ainsi que « la totalité ».

Or, il s’avère que ce terme « enceinte » a un double sens extraordinaire et tout à fait révélateur de la mystique qu’il porte.

En effet, en hiéroglyphique, une femme enceinte se dit bkAt[50] et l’enceinte, en tant que fondation et sol d’un temple se dit bkyt ou bAkAyt[51].

Ces deux termes sont excessivement proches pour ne pas dire équivalents, car l’Ay, A et y sont potentiellement interchangeables en égyptien[52].

Il est ainsi tout de même extraordinaire de constater que, nommément, étymologiquement, la fondation au sol d’un temple, son enceinte sacrée, est synonyme de femme enceinte !!![53]

Même si toute la symbolique des temples est évidente (symbolique qui est examinée dans le détail dans le volume 3 La Bible du symbole comme dans le volume 6 sur les temples mégalithiques et les temples historiques), cette seule étymologie, ici égyptienne, est éminemment révélatrice du fait que dans la mystique mythologique, le temple  était entrevu et conçu comme étant le symbole même du corps de la déesse-mère, pour représenter par son fondement circulaire le pouvoir de sa matrice,  non seulement d’enfanter, mais aussi de conférer une nouvelle naissance au père de l’humanité pour en faire une divinité et, par extension,  à tous ses enfants dévots.

On peut aussi ajouter qu’elle est alors considérée comme étant non seulement à la fondation du monde matériel, mais aussi du monde spirituel. C’est la raison pour laquelle te a aussi pour sens la totalité. Elle est à l’origine du monde entier et elle est le monde entier.

Nous aurons bien sûr largement l’occasion de développer ces différentes considérations par ailleurs.

Je ne vais pas ici rentrer dans l’étymologie de l’égyptien bkAt. Je  le ferai séparément, mais, au regard de ce qui a été dit ici, ce mot est aisément décomposable (ba-akA-t) et permet d’identifier la femme enceinte primordiale qui a généré ce mot.

Ce qu’il nous faut impérativement retenir et comprendre dans la logique de cet article dédié à l’analyse de la déesse-mère accroupie est, qu’incontestablement, la position accroupie de la déesse-mère  sous ses multiples visages et dénominations n’avait, tant s’en faut, pas que pour but de représenter la naissance humaine classique, mais elle avait un but figuratif et de symbolique sacrée éminemment important, en ce qu’elle servait à représenter son pouvoir de procurer la renaissance des morts dans l’au-delà. Symbolique sacrée qui fut, sans jeu de mots, utilisé à la fondation des temples.

Il nous faut aussi comprendre que parce que les symboles qui furent choisis pour la représenter sont des stricts synonymes du nom de Eve ou de ses différentes appellations, le voile de l’identité de cette déesse-mère est aussi, dans ce simple article, déjà passablement levé.

Pour attester de l’universalité et de l’intemporalité de cette représentation, voyons maintenant quelques autres exemples parlant de divinité accroupie

 

CHEZ LES MAYAS

 

Voici ci-dessous des exemples simples de déités mayas accroupies :

Figure 3 : Codex Maya de Madrid

Figure 4 : Codex Maya de Madrid

 

LAJJA GAURI DE LA VALLÉE DE L’INDUS

 

Il est tout à fait remarquable de constater que cette représentation de la déesse accroupie est tout à la fois emblématique et très ancienne en Inde

Voyez ainsi l’exemple de la déesse Lajja Gauri :

Devi bhakta — Travail personnel

 Notez au passage que ces jambes forment un M, comme nous aurons l’occasion de le constater par ailleurs.

D’après le Rig Veda, un des 4 grands livres sacrés de l’hindouisme, elle est par cette représentation le symbole de la déesse-mère qui a donné naissance à l’univers tant spirituel que matériel.

« Au premier âge des divinités, l’existence naquit de la non-existence,

Les quartiers du firmament naquirent de Celle qui s’accroupit, les jambes écartées.

La terre est née de Celle qui s’accroupit, les jambes écartées.

Et de la terre, les quartiers du firmament sont nés. »

Rig Veda, 10.72.3-4

Ainsi, de la déesse-mère qui s’accroupit sont censés provenir le ciel et la terre, l’univers tout entier.

Toutefois, il est important de comprendre que le pouvoir qui lui a été attribué va bien au-delà encore de la « simple » création du monde, y compris le monde des vivants. 

Car la déesse-mère sous cette forme n’est pas seulement la créatrice du monde. Elle est aussi présentée comme étant la recréatrice du monde.

C’est ce qu’évoque d’ailleurs la référence du livre dont est tirée cette source, car il pour titre : « créatrice et régénératrice ».

C’est aussi ce que nous verrons plus loin.

Notez que cette déesse-mère et sa représentation sous cette forme remontent à la plus haute antiquité puisqu’elle est tirée du culte de la grande déesse-mère Shakti ou Devi de la vallée de l’Indus[54], dont l’archéologie date les premières traces comme ayant plus de 8 000 ans.

Il est tout à fait remarquable au passage de constater que ces deux noms donnés sont des noms nommant directement Eve en sumérien.

Par exemple, shakti se décompose en sumérien sacré en ša-aka-ti :

  • (si, comme nous le verrons dans l’analyse de l’homme primordial, ša peut le désigner) ša[55] signifie (aussi) le corps, l’utérus ! le milieu, l’intérieur, les intestins, le cœur, l’estomac, l’abdomen, les entrailles, le lit d’une rivière, les fluides du corps, un récipient creux contenant de l’eau ou du grain ou de l’urine et de l’excrément ; et ses homophones sag9, šag5, sig6, sa6, ša6signifie la grâce divine, la bonne fortune, la fertilité[56].
  • a-ka signifie la mère procréatrice, génitrice (rappelons qu’a-ka a pour équivalent úgu[57] dont l’homophone úgu4(KU) signifie porter produire procréer[58])
  • ti désigne avec ti: « la côte, le côté (la conjointe, la compagne), la flèche » ; avec ti équivalent de tìla, tìl : « la vie, celle qui donne la vie, la mère de tous les vivants » comme Eve sous haya, hava, hawa ; et avec ti équivalent de tum, aka, leur sens de « celle qui fait, agit »).

Après, on pourra toujours venir nous dire que :

« La Shakti représente l’élément féminin de tout être et symbolise l’énergie cosmique, à laquelle il s’identifie. La Shakti est en général étroitement enlacée à Çiva, qui figure le Non­manifesté, le Père, tandis qu’elle est la manifestation, la Mère divine. Çiva expérimenté se transforme en Shakti. Mais elle doit se refondre en lui, pour retrouver l’unité originelle. Çiva et Shakti ne sont qu’un dans l’Absolu, les deux aspects, masculin et féminin, de l’unité » (CHEVALIER-GHEEBRANT, Dictionnaire des Symboles, 2005, p. 881)…

… Mais cette prétendue « mère cosmique » incarnation de l’éternel féminin ne trompera personne, ou plus exactement que celui qui est incapable de lever ce voile des apparences derrière laquelle se cache la mère primordiale de l’humanité.

Si d’aucuns doutent d’ailleurs du lien entre le sumérien sacré et le sanskrit, et que par « aka » il ne s’agit pas de la mère primordiale Eve, je vous rappelle simplement ce simple fait (parmi une myriade d’autres exemples que j’aurai l’occasion de citer lors de l’analyse du nom de Eve) :

 

AKKA EN SANSKRIT 

 

Voici ce que désigne en effet différentes déclinaisons de la racine AK en sanskrit[59] :

A, dans le monosyll. ôṃ, représente viśṇu.

क् A K. akâmi –) signifie aller tortueusement, serpenter ; agir d’une façon tortueuse. Gr. ἀγής, ἀγϰύλος (agês, agkulos).

अक AKA –) n. péché, faute ; ‖ peine, chagrin.

अक्का​ AKKÂ –) f. mère.

Akkâ en sanskrit signifie donc non seulement la Mère mais a de plus une très claire consonance méprisante en association étymologique directe avec l’action tortueuse (que désigne le sanskrit akâmi), avec la faute, le péché et la peine et le chagrin qui en résultent (ce que désigne son homophone sanskrit aka)

Il faut bien admettre que c’est pour le moins bien étrange que ces notions de péché, faute, action tortueuse, peine et chagrin soient sémantiquement associées à une « déesse-mère cosmique » dépeinte comme la source de toute énergie neutre et absolue…

En revanche, cela correspond évidemment on ne peut plus parfaitement aux évènements de la vie de la mère humaine primordiale.

Encore une fois, ce n’est qu’une fibre d’un faisceau constant de preuves que je m’efforcerai de toutes énumérer.

 

Concernant le sanskrit akâmi, notons, en plus, comme si cela ne suffisait pas, que mí » en sumérien désigne une femelle[60], une cavité, quelque chose ou quelqu’un de noir, de sombre[61], tout comme son synonyme kúkku dont l’homophone désigne un ancêtre[62]

Où est donc, franchement ? l’étonnement de constater qu’à cause de son action tortueuse, notre ancêtre, la mère primordiale, a été mise à mort puis déifiée et représentée comme une divinité chtonienne, la déesse du royaume des morts et régnant depuis la caverne, sa matrice, sur leur monde ?

Sha-aka-ti est ainsi, tant en sumérien qu’en sanskrit, un parfait avatar de la mère primordiale Eve et du pouvoir divin qui lui fut attribué de pouvoir par « ša », son utérus, de régénérer son mari, et par extension, tous les morts au point qu’elle en vint à être élevée au rang de déesse du ciel et de la terre, à l’origine de la création et de la recréation de toutes choses.

 

UN GROUPE DE LA DÉESSE-MÈRE ET DU « DIEU ACCROUPI » AU MUSÉE D’AUXERRE

 

En France, on trouve une statuaire très intéressante au musée d’Auxerre (l’illustration de droite ci-dessous)

Fig. 1. – Déesse-mère de Capoue.

Fig. 2. – Déesse-mère d’Auxerre. Reconstitution.

 

OBSERVATIONS

 

Elle associe trois personnages : la déesse-mère en position dominante, avec une pomme d’immortalité dans sa main droite, un enfant sur ses genoux et bras gauche[63] et son parèdre en position accroupie auprès d’elle.

L’auteur de l’article que je cite en référence et qui traite de cette statuaire, Mr Benoit Fernand, stipule que cette déesse-mère est une déesse Courotrophe (c’est-à-dire une nourrice), associée à Cérès-Démeter et, à vrai dire, à toutes les déesses-mères qu’elles que soient leurs noms, et qu’elle serait une personnification de la Nature, de la Terre mère [64].

J’attire aussi votre attention sur le fait qu’elle est représentée sans tête, à l’instar de la déesse-mère de Malte que nous avons examinée dans l’article sur la résolution du mystère des temples de Malte et d’autres déesses-mères que nous aurons l’occasion de parler. Nous verrons en effet de manière exhaustive dans le volume 2 la raison pour laquelle la déesse-mère a universellement été régulièrement représentée sans tête.

J’attire aussi votre attention sur le fait que son parèdre est associé à un dieu cornu et est représenté accroupi, à sa gauche, soit en position d’infériorités[65]et aussi endormi, les yeux clos, endormissement qui évoque le sommeil de la mort[66].

Notez aussi au passage que l’enfant est représenté emmailloté et qu’il est parfois interchangé avec un sanglier[67]. J’expliquerai en effet séparément le sens sacré du symbolisme des bandages (qui renvoient au symbolisme de la déesse des cordes ou de celle qui attache), ainsi que le symbolisme du sanglier dans des articles distincts et dédiés.

Quant à l’enfant, remarquez qu’à la différence du parèdre de la déesse-mère qui est « endormi dans la mort » il est lui, le moins qu’on puisse dire, bien vivant, puisqu’il est représenté en position ithyphallique[68] (c’est-à-dire avec le sexe en érection).

Après ces quelques observations essentielles, la question est donc : que signifie cette scène ? Et, en regard de l’article traité ici, pourquoi le parèdre de la déesse-mère est-il ici en position accroupie ?

 

QUE SIGNIFIE CETTE SCÈNE ?

 

CE QU’EN PENSENT LES CHERCHEURS PRÉCÉDENTS :

 

Selon Mr Benoit Ferand, l’auteur de l’article cité en référence qui fait l’analyse de cette statuaire, l’enfant sert à représenter (comme l’avait déjà suggéré l’étruscologue et archéologue Jacques Heurgon) non pas la maternité classique, la naissance, mais le défunt[69], qui est accueilli, à sa mort dans son sein, dans le sein de la Terre mère[70].

Ce qui le conforte dans cette idée est qu’il observe que dans le cas de la statue de Tourettes-sur-Loup, la déesse-mère tient sur ses genoux en lieu et place de l’enfant une tête coupée sur laquelle elle impose la main gauche[71]. Il en déduit donc que la tête coupée représente le mort, qu’elle est le double du défunt et donc que c’est aussi le sens à donner à l’enfant[72].

Quant au fait que cette représentation de la déesse-mère est en lien avec la renaissance des morts, il mentionne les érudits français Camille Jullian et Salomon Reinach dont les constatations sont intéressantes, au moins pour démontrer qu’il s’agit bien ici avec ce type de représentation de renaissance des morts.

En effet, Mr Benoit Ferand relève très justement que la déesse-mère est la déesse du monde des vivants, mais aussi des morts, et qu’en tant que « gardienne de la sépulture elle est celle qui communique la vie »[73]

 Il rapporte ensuite le fait que Camille Julian (qui partageait le point de vue de Salomon Reinach, un partisan d’une lecture animiste ou totémiste de la mythologie et de la religion), y voyait non seulement « la personnification de la « Terre-Mère », mais « il ne craignait pas d’affirmer qu’elle était « censée réengendrer les morts » » : « de là », disait-il, « la position accroupie des squelettes »[74].

 

LA VÉRITABLE SIGNIFICATION DE CETTE SCÈNE

 

Pour pouvoir bien comprendre cette scène, il va falloir remettre les choses en perspective et graduer les différents niveaux de symbolisme.

S’il est tout à fait pertinent de dire que la déesse-mère représentée de la sorte sert à indiquer qu’elle est la déesse-mère du monde des morts et qu’elle a le pouvoir de les régénérer, il y a aussi beaucoup d’erreurs à corriger.

 

La déesse-mère : la mère primordiale, pas une hypostase

 

Il est en effet faux de dire, comme nous le lirons systématiquement de la part des partisans d’une vision animiste ou totémique ou chamanique… que la déesse-mère n’est qu’une hypostase de la Terre, c’est-à-dire une personnification de la Terre faite ensuite déesse par des populations primitives (comprenez moins bien dotées cognitivement que nous, occidentaux…)

Nous aurons en effet largement l’occasion de démontrer, cet article en sera un parmi mille, que les langages sacrés sumérien et hiéroglyphique qui sont à la base de la formation des noms divins et du langage des symboles de la mythologie et qui permettent donc d’en saisir le sens exact démontrent de manière indiscutable qu’en fait de prétendue hypostase, la déesse-mère est, bien au contraire, un personnage bien réel, ni plus ni moins que l’humaine primordiale, Eve, qui a été déifiée déesse-mère de la Terre et des enfers. Qu’elle fut tout bonnement la première des mânes, des ancêtres déifiés ! Et que c’est à elle que fut notamment attribué le pouvoir de régénérer les morts.

Nous verrons en effet de manière exhaustive que, non seulement elle a été, sous tous les cieux, expressément et directement nommée sous ses différents noms, mais qu’aussi absolument tous les évènements de de sa vie sont racontés dans la mythologie (et de même pour l’homme primordial, Adam… ; pour la partie évènements, le volume 2 en fera l’éclatante démonstration).

Ce qui a empêché tous ces éminents auteurs comme tant d’autres de le voir et de le comprendre est, il faut bien le dire, entre autres choses, leur spécialisation linguistique, qui se limitait en termes de langues anciennes bien souvent qu’au grec ou à l’hébreu, qui sont en fait du point de vue de la linguistique et de l’histoire, des langues très récentes et assurément pas celles sur lesquelles est fondée toute la symbolique sacrée. Cette méconnaissance de langues essentielles que sont le sumérien et le hiéroglyphique a nécessairement conduit, par rebond, à leur incompréhension de la symbolique, du sens des symboles qui sont justement la clef de voûte des récits mythologiques. Et sans la compréhension de ce langage symbolique, il est impossible d’accéder à l’histoire bien réelle que les mythes racontent comme à la nature de la religion qu’ils prêchent.

Mais revenons au sens à donner à cette représentation :

 

Une lecture de premier niveau : la triade

 

Il est avant tout absolument essentiel de comprendre que le fils dans les bras de la déesse-mère, est, avant quoique ce soit d’autre, la réincarnation de son parèdre, de son mari, de son conjoint, mort, celui-là même accroupi à ses pieds.

Le premier sens à donner à l’enfant n’est donc pas qu’il représente le défunt, au sens de n’importe quel défunt.

Car le défunt c’est avant toute chose le père des dieux, son parèdre.

Et dans cette représentation, le défunt, c’est le parèdre accroupi.

L’enfant ne représente pas le défunt, le parèdre mort, mais ce que sera le parèdre, il désigne le parèdre régénéré, lorsque revenu du monde des morts.

Le message étant : je suis la toute puissante, et par le pouvoir de ma matrice, je peux redonner la vie à mon mari et époux, au père des dieux qui a été mis à mort, et lui redonner la vie sous la forme de notre fils qu’il m’a lui-même engendré avant sa mort.

Ce n’est ainsi ni plus ni moins que la grande triade classique face à laquelle nous nous trouvons, le père, la mère et le fils, réincarnation du père.

Le fait que l’enfant soit en position ithyphallique sert d’ailleurs à indiquer non seulement qu’il est vivant, mais qu’il est le père, car, comme nous aurons l’occasion de le voir, le père des dieux a été régulièrement représenté en position ithyphallique pour indiquer non seulement son statut de père de l’humanité, mais aussi, dans son cas spécifique, sa faculté de féconder la mère et de se redonner par là une nouvelle naissance à lui-même.

Quant au fait que l’enfant soit parfois substitué par un crâne, cela sert aussi à indiquer qu’elle a le pouvoir de redonner la vie au père des dieux mis à mort. Dans tous les cas, enfant ou crâne, ils désignent tous les deux avant toute chose le père des dieux soit régénéré dans le cas de l’enfant, soit en passe de l’être dans le cas du crâne. En rapport avec la présence d’un crâne, il est aussi très important de connaître et comprendre son symbolisme qui est un microcosme de la caverne et qui désigne directement la matrice de la déesse-mère duquel elle fait jaillir, ou rejaillir le monde. Ce crâne va donc bien au-delà de la simple symbolique d’un défunt lambda.

 

Une lecture de deuxième niveau : le message aux adorateurs

 

Ensuite, il est vrai que cette représentation transmet aussi un message clair aux adorateurs païens de cette triade, ni plus ni moins : une promesse d’immortalité.

Car ce qu’a vécu le père est une promesse faite à ses adorateurs de vivre à leur tour la même chose, pour peu qu’il reconnaisse le pouvoir de la déesse-mère et l’adore.

Le message étant : voyez, tout comme la matrice de la déesse-mère l’a fait pour le père des dieux, elle a la faculté, le pouvoir, de vous aussi vous régénérer à votre mort.

D’où la pomme d’immortalité qu’elle leur tend…

La même qu’elle a saisi en son temps en croyant à la même promesse qui lui avait été faite…

Mais ce message, adressé aux adorateurs qui voient la scène (aux « défunts lambda » pourrait-on dire), il est important de le comprendre, est un sens de deuxième niveau.

Et dans le cas des adorateurs, l’enfant ne représente pas non plus l’adorateur défunt, ce qu’il est, mais encore une fois ce qu’il sera une fois revenu du royaume des morts ; il représente ce que le défunt peut aspirer à devenir, c’est-à-dire lui aussi, un né de nouveau, aspirant, comme son ancêtre, à la divinité[75].

 

LA RAISON DE L’ACCROUPISSEMENT DU PÈRE DES DIEUX

 

Concernant l’accroupissement, il est tout à fait juste de dire que la position accroupie du père des dieux sur la gauche et en dessous de la déesse-mère symbolise sa dépendance à celle-ci.

Cette scène montre bien que le pouvoir de rédemption et de régénérescence qui a été accordé à la déesse-mère a contribué à lui donner un rôle prééminent. Même si, quoiqu’en pensent les partisan(e)s du culte matriarcal, cela ne signifie nullement l’absence d’un culte patriarcal, cela aussi, nous le verrons, puisque les deux ont coexisté, se nourrissant l’un l’autre ; on peut d’ailleurs relever que Mr F. Benoit mentionne par exemple le cas de la déesse accroupie de Besançon qui fusionne des attributs matriarcaux (accroupissement, corne d’abondance) et patriarcaux (bois de cerf de Cernunnos)[76]

Si l’on veut comprendre le sens à donner de la position accroupie du père des dieux, il faut l’insérer dans le contexte global de cette représentation dont le thème central est, comme nous l’avons vu, l’enseignement de la renaissance des morts au moyen du retour dans le sein, le giron, la matrice de la grande déesse son épouse.

Ainsi, l’accroupissement, que ce soit lorsque la déesse-mère est accroupie, ou lorsqu’il s’agit du père des dieux, a toujours un lien avec le fait d’exprimer la régénération de l’être au moyen de la matrice de la déesse-mère et, comme nous le verrons plus loin, un lien aussi avec le symbolisme des fluides.

Dans le cas du père des dieux accroupi, on peut identifier deux significations différentes :

  1. Lorsque le père des dieux est représenté accroupi en position dominante, c’est pour signifier que, parce qu’il est parvenu à devenir une grande divinité, il est tout aussi susceptible, comme la déesse-mère de lui aussi communiquer aux vivants et aux morts, par le don de ses fluides ou humeurs, abondance sur terre et immortalité dans l’au-delà. Nous verrons cela un peu plus loin avec l’exemple de Cernunos et des dieux mayas.
  2. Lorsque le père des dieux est représenté en position de faiblesse, comme c’est le cas ici, en état de sommeil symbole de mort, c’est pour représenter son état fœtal. Il est mort, doit repasser par tout un processus de gestation (processus que je détaillerai dans un article dédié) pour pouvoir prétendre accéder à une renaissance.

Ce dernier cas de figure rejoint alors l’explication donnée par Camille Jullian (citée plus haut en référence) savoir que les défunts étaient placés en position fœtale dans les tombes pour signifier leur renaissance à pourvoir par la déesse-mère.

Nous en avons d’ailleurs un exemple tout à fait intéressant avec l’exemple à suivre

 

LE SITE PRÉHISTORIQUE DE THARROS EN SARDAIGNE AVEC UN DÉFUNT ACCROUPI EN POSITION FOETALE, TENANT DANS SA MAIN DIRIGÉE VERS LE VISAGE UNE STATUETTE DE DÉESSE-MÈRE STEATOGYPE

 

Sur le site de Tharros en Sardaigne on trouve en effet dans l’une des tombes hypogéiques (c’est-à-dire une crypte ou sépulture souterraine) un « défunt accroupi en position fœtale, et tenant dans sa main dirigée vers le visage une statuette de Déesse Mère stéatopyge[77] ».

 Mais, ce que personne ne dit et apparemment, ne voit ! est que la tombe elle-même a été conçue pour représenter sinon la déesse-mère locale, à tout le moins sa matrice dans lequel le défunt a ensuite été placé.

Il suffit de regarder ce croquis du relevé archéologue fait de cette tombe pour le constater :

Fig. 2 – Tombe néolithique de Cuccuru S’Arriu (deuxième moitié du IVe millénaire a. J.-C.) (Archive Surintendance Archéologique)

 Le défunt a été littéralement posé en position fœtale dans une sépulture elle aussi en forme de ventre !

Ceci ne nous étonnera pas au regard de ce qui a été dit dans l’analyse du temple mégalithique de Göbekli Tepe par exemple.

Le concept sous-jacent étant bien évidemment que le défunt et toute la société qui l’a préparé étaient absolument convaincus que sa mort était le prélude à sa renaissance, et ce, grâce au pouvoir de régénération attribuée à la matrice de la déesse-mère.

 

A ÇATAL HÖYÜK

 

Pour attester de l’ancienneté de cette représentation, on peut aussi citer la source suivante :

« À Çatal Hüyük (Anatolie-Turquie) dans les années 60, l’archéologue James Mellaart a mis au jour de nombreuses statuettes. Le corps féminin y est représenté en position d’accouchement, au-dessus de crânes de taureau. Pour l’archéologue, ces “sanctuaires” et ces statuettes révèlent l’existence d’un culte originel, rendu à une divinité créatrice de vie et de mort. Fondé sur le concept de la régénération, ce culte aurait perduré selon lui dans les mythes grecs, faisant de l’Anatolie le berceau de la civilisation occidentale. Cette découverte a fait émerger l’idée d’une religion où le corps féminin incarnerait à la fois la “Déesse Mère” et la Terre nourricière et plus largement d’une divinité créatrice de vie et de mort[78].

 Ainsi, dans un site aussi ancien du point de vue de l’archéologie (puisque Çatal Hüyük est daté de 7 100 à 5 600 av. J.-C.), on retrouve encore et toujours la déesse-mère en position d’accouchement en représentation de son pouvoir de redonner la vie aux morts.

La présence d’un crâne de taureau, taureau qui est l’un de symboles du père des dieux, indique encore une fois que cette régénération a eu pour premier objet son propre époux.

 

LE SYMBOLISME LA GRANDE DIVINITÉ ACCROUPIE ET LE SYMBOLISME DES FLUIDES VITAUX

 

Après avoir compris que la position accroupie assumée par la déesse-mère représente sa toute-puissance sur le monde des vivants et des morts en étant un symbole de son statut de déesse-mère non seulement de la naissance, mais surtout de la renaissance des morts (avec, au premier chef d’entre eux, son mari, le père des dieux réincarné dans le dieu fils), nous allons maintenant voir ici brièvement un autre symbolisme étroitement associé à la position accroupie : celui des fluides vitaux.

Rappelons ici que le symbolisme des fluides vitaux exprime la doctrine mythologique selon laquelle tous les fluides vitaux de la grande divinité, qu’il s’agisse d’urine, de sudation, d’excréments, etc. parce qu’ils sont, tout comme son fils, eux aussi le fruit de son corps, de sa chair, sont de véritables et parfaits substituts de ce fils-messie rédempteur.

Ainsi, dans le paganisme mythologique, mystiquement, boire l’urine de la grande divinité, boire ses menstrues, se nourrir de ses excréments, etc. était un rituel effectué comme une véritable cène de transsubstantiation catholique, même si de nature éminemment païenne, car elle revenait dans l’esprit des dévots à symboliquement manger la chair du fils messie et bénéficier par là de son pouvoir de rédemption synonyme d’immortalité.

En effet, parce que la déesse-mère lui a donné la vie, et, nous le verrons, parce que le père des dieux est lui aussi le géniteur du fils-messie rédempteur païen promis, le fait de consommer le fruit de la chair du corps des grandes divinités, qu’il s’agisse de la mère comme du père, sera considéré comme un moyen direct, tels des élixirs de fécondité et d’immortalité, d’obtenir l’abondance dans la vie terrestre et l’immortalité, la divinité dans l’au-delà.

Concernant la faculté propre au Père des dieux de lui aussi donner ses fluides corporels, qui est un attribut généralement propre à la déesse-mère, il faut préciser que la déesse-mère est le plus souvent représentée pour deux raisons :

Premièrement, parce qu’elle est bien sûr l’actrice majeure du processus de gestation et de renaissance

Deuxièmement, parce qu’en se nourrissant des fluides de la déesse mère, symboliquement l’adorateur se nourrit non seulement de la mère, du fils, mais aussi du père (puisque le fils est la réincarnation du père). Il se nourrit alors en fait de toute la triade.

Toutefois, comme nous le verrons, il est aussi possible que le père des dieux voire la déité fils soit parfois représenté isolément en position debout ou accroupie donnant ses fluides puisque l’un comme l’autre ont pu se voir, directement ou par glissement doctrinal, conféré un pouvoir de production d’abondance et d’immortalité.

Si nous revenons maintenant à la représentation de la déesse-mère accroupie donnant naissance et/ou diffusant ses fluides, voici ce qu’A. Parks dit dans son livre (qui vise justement dans l’une de ses notes à expliquer le sens caché des menstrues dans les cultes anciens[79]) :

C’est pourquoi dans le monde entier est régulièrement déterré un nombre extraordinaire de figurines représentant la Déesse-Mère, généralement en posture accroupie. La lune influant sur le cycle menstruel féminin, elle est, sous cet aspect pour le moins particulier aussi un symbole connexe adaptée de la Déesse-Mère (A.PARKS, Le secret des étoiles sombres , 2005, pp. 201, 203).

 C’est aussi la raison pour laquelle les prêtresses de la déesse-mère étaient des souvent des prostituées sacrées réputées transmettre la vigueur sacrée et la royauté de la Déesse-Mère aux futurs rois et princes[80].

 Il a parfaitement raison sur ce point.

Le rite de boire les menstrues ou plus largement les fluides s’épanchant du corps de la déesse-mère étaient sans aucun doute un rite sacré majeur.

Voyons donc des exemples de chez les Mayas qui illustrent très bien ce fait :

 

CHEZ LES MAYAS

 

Voici une figure du Codex Borgia :

Figure 5 : Codex Borgia  

Cette figure a le mérite de ne pas être équivoque.

Il est en effet évident que la grande déité est enceinte avec ce cercle rouge au niveau de son ventre.

Il y a dès lors une association entre sa position accroupie et l’enfantement, d’autant qu’elle est visiblement arrivée à terme.

Avec la position accroupie, il est donc bien toujours ici aussi question de l’accouchement, aboutissement du processus de gestation.

En plus de cette compréhension de base, nous pouvons ajouter que le symbolisme des fluides est ici directement lié à la position accroupie.

Pourquoi ?

Notez simplement que si le ventre est représenté en rouge, l’écharpe, elle aussi est représentée en rouge et elle descend en droite ligne du ventre vers le bas en se terminant avec des franges.

Voici, à cet égard, une autre figure éclairante :

            

Figure 6 : Codex mexicain Borgia planche 74[81].

Vous remarquez, d’une part, que la grande déité est en position accroupie et, d’autre part, qu’une main avec un œil ou un cercle à l’intérieur (similaire à une main de Fatma inversée) se trouve en prolongement direct des jambes écartées de la grande déité, tout comme l’écharpe rouge frangée de la figure précédente.

Que sert à représenter cette écharpe ou main inversée en provenance en association directe avec le vagin de la divinité du dessus, sur le point d’accoucher ou en position d’accouchement ?

Il faut ici comprendre que cette écharpe avec ses franges ou que cette main lorsqu’elle est inversée sert à représenter les fluides s’écoulant de la matrice de la déesse-mère.

Pourquoi peut-on l’affirmer ?

Tournons-nous vers une autre illustration de divinité maya, celle de la déesse-mère maya, Ixchel.

Figure 7 : Codex Maya de Madrid, planche 30[82] [83]

Ixchel, ou Ix Chel est la grande déesse-mère maya.

Dans les textes glyphiques, elle est appelée « Chak Chel ».

Brève étymologie sumérienne :

En sumérien Chak Chel peut se décomposer en ša-ak  ša-el soit le corps, l’utérus, « ša »[84] de « ak(a) » la « procréatrice, génitrice » que nous savons être un nom de Eve[85] et « ša » « el » le corps, l’utérus de « a/el » le père élevé  ».

Vous remarquez que sur cette image du codex, elle a les bras et jambes écartées[86] et qu’elle diffuse tous ses fluides corporels (le lait de ses seins, la sudation de ses aisselles, les fluides sortant de son vagin, mais aussi son urine et ses boules d’excréments…).

Vous me direz que sur cette imagerie elle n’est pas en position accroupie, mais notez : toutes les divinités auxquelles elle est associée le sont.

Il faut ainsi comprendre qu’il y a bel et bien chez les Mayas, un lien direct entre d’une part, la position accroupie de la grande déesse-mère, divinité qui représente la gestation, l’accouchement (que l’on sait devoir conduire à la naissance de la déité fils, réincarnation du Père et doté d’un pouvoir rédempteur) et, d’autre part, le symbolisme des fluides qui s’écoulent de son corps.

Voici aussi, ci-dessous, des exemples similaires de grandes divinités mâles et femelles associant la position accroupie et la production de fluides vitaux tels des élixirs.

Figure 1 image est tirée du Codex mexicain Laud.

Cette figure représente un Dieu cornu accroupi devant une tortue sous un arbre émettant des gouttes dans un récipient.

Notez que la Tortue se trouve juste en face de la déité accroupie, associant ainsi le Père des dieux à cette attitude, mais aussi la déesse-mère puisque la Tortue est l’un de ses emblèmes[87].

L’autre association évidente est le fait que la grande déité est accroupie alors qu’elle récupère de son arbre de vie des fruits qu’elle passe au pressoir pour en retirer un élixir d’immortalité.

Il y a donc analogie entre la position accroupie et la production de fluides d’immortalité.

Or, nous savons aussi que l’arbre est, notamment, un symbole de la divinité elle-même[88].

Autrement dit, l’arbre dont la divinité extrait ici du fruit un liquide de type élixir d’immortalité n’est rien d’autre que son propre corps. C’est une manière de dire qu’il a l’immortalité en lui et qu’il peut l’extraire et la donner à qui il veut.

Regardez aussi s’il vous plaît cette autre illustration : 

Figure 2 : Codex Borgia

Notez que, sur cette figure, on retrouve aussi, avec cette autre déité cornue, l’association entre la position accroupie et la récolte de fluides, d’avec le petit autel en forme de coupe situé entre les jambes de la grande déité et qui sert manifestement à récupérer ses fluides corporels.

Ce que nous venons de dire et de voir permet par exemple de comprendre les peintures rupestres des aborigènes d’Australie :

 

CHEZ LES ABORIGÈNES D’AUTRALIE

 

Prenons en effet les représentations identiques que l’on retrouve dans l’art rupestre aborigène :

Figure 8 : Art rupestre de koala Art rupestre aborigène, abri rocheux d’Anbangbang, parc national de Kakadu, Australie

(selon ozoutback.com.au, il montre Namondjok, un ancêtre de la création, avec sa femme Barrginj ci-dessous, l’homme de foudre Namarrgon à droite et des hommes et des femmes avec des coiffes de cérémonie en dessous).

Figure 9 : Pétroglyphe de la déesse Kunapipi une déesse traditionnelle aborigène du site de Nourlangie Rock à Kakadu en Australie, un des plus anciens sites aborigènes

Que constatons-nous ?

Que le grand dieu et la déesse-mère locale sont tous deux représentés en position accroupie !

Pour quoi faire ? Pour enfanter ?

Ce ne peut être le cas du Père des dieux

Ils sont ici factuellement tous deux représentés en position d’accouchement, usitée pour signifier qu’en tant que père et mère primordiaux et source de la vie et géniteurs du dieu fils héros au pouvoir salvateur, ils procurent la vie, la fertilité, l’immortalité par le don de leur corps et de leurs fluides vitaux à leurs adorateurs par le moyen de leur prêtrise locale.

C’est ici aussi un véritable cérémonial et un rite sacré.

Voyons maintenant d’autres exemples qui illustrent que le père des dieux puisse être associé à la position accroupie et/ou au don de fluides vitaux :

 

CHEZ LES CELTES AVEC CERNUNNOS

 

Le dieu Cernunnos (ou Karnonos[89]) est considéré comme étant un véritable dis pater[90].

Nous aurons l’occasion de démontrer qu’il s’agit là d’un énième visage de l’ancêtre humain primordial divinisé.

On peut déjà simplement relever qu’il est représenté comme un dieu cerf puisque Cernunnos est représenté avec large ramure de cerf et que son avatar en Irlande, Nemed, est un dieu cerf[91] ; qu’il est associé Geyron, Trigaranus avec leurs symboles de déités cornus, sous le bœuf ou le taureau.

Cernunnos sur le chaudron de Gundestrup Wikipedia à Cernunos

Cornes de bouc, torque, bœuf, corne d’abondance et posture assise en tailleur du dieu celte  Cernunnos, Reims.

D’aucuns l’ont ainsi associé à Shiva et en déduisent une probable parenté mythologique entre lui et Shiva[92].

Ce qui nous intéresse dans article est que l’on remarque qu’il est souvent représenté nu, en tailleur ou en position du lotus[93], tout en étant aussi fréquemment directement associé à la déesse-mère et tenant une corne d’abondance[94].

Or, dans l’analyse de la corne d’abondance, il est démontré que ce symbole à la jonction entre le symbolisme de la corne et de la coupe, du vase et du symbolisme de la chèvre est un symbole éminemment matriciel pour représenter donc la matrice en l’occurrence de la déesse-mère.

Nous comprenons ainsi la raison pour laquelle ce dieu avec une corne d’abondance est associé directement à la déesse-mère.

Parce que cette corne représente sa matrice. Elle la représente directement, comme si elle était là, jambes écartées, en position d’accouchement et le fait qu’il soit assis en tailleur sert simplement à rappeler la position accroupie de la déesse-mère lorsqu’elle donne la vie et lorsque, mystiquement, elle répand ses fluides vitaux depuis sa matrice sur le monde lui procurant ainsi l’abondance dans le monde matériel et l’immortalité dans l’eau-delà, pardon ! l’au-delà.

Il est alors particulièrement intéressant de remarquer que cette déesse-mère dont l’origine est visiblement bien plus ancienne que celtique est une déesse-mère primordiale, dominant sur le monde des vivants et des morts.

Elle est en effet directement rattachée à Déméter, à Cybèle ! et qualifiée de déesse de la terre ou Terre mère.

Non seulement elle est aussi rattachée aux divinités féminines néolithiques[95] !

Nous verrons que ces observations ne font que corroborer un des faits démontrés dans mes ouvrages savoir que toutes les déesses-mères ne sont en vérité que des démultiplications d’une même divinité originelle.

Ces simples constatations faites par d’autres que moi permettent de saisir, à tout le moins un peu, l’universalité et de l’intemporalité du culte qui lui était voué.

Je dois bien sûr ajouter que mes recherches démontreront non seulement ce fait, mais iront beaucoup plus loin.

Elles permettront en effet de comprendre, enfin ! une chose absolument essentielle : Non seulement que toutes les déesses-mères sont des déclinaisons ou les multiples visages d’une déesse-mère unique originelle, mais aussi, et surtout, que cette dernière n’est pas un concept fourre-tout, fumeux d’une Terre-Mère, une déité impersonnelle, une Terre matérielle ayant été déifiée et faite personne ou personnage par des humains un peu moins primitifs que leurs pères  et qui auraient commencés à échafauder des concepts spirituels à partir d’observations naturelles (ce qui est le postulat scientiste).

Non, bien plutôt, au contraire, il va s’agir de comprendre que cette déesse-mère originelle était à l’origine du monde des hommes une personne bien réelle, nulle autre que la mère primordiale de l’humanité, Eve. Mère primordiale qui a été déifiée en tant que, entre autres, déesse de la terre et des enfers.

Il va s’agir de comprendre que ce n’est pas un objet fait femme, mais l’extrême inverse, une femme faite objet, objet d’adoration.

Mais voyons ici pour l’heure d’autres exemples de divinités accroupies associées aux fluides : 

 

EN OCÉANIE AVEC LES KORWAR

 

En guise d’autre exemple illustrant cette représentation de la divinité en position d’accroupissement, je vous invite aussi à observer en Océanie les statues sacrées de Nouvelle-Guinée appelées Korwar.

Il est tout d’abord utile de mentionner que de l’aveu même des indigènes qui les vénèrent, elles servent à matérialiser ou représenter les âmes des ancêtres qui y résident, des mânes qui ont été élevés au rang de divinité[96] et qui restent ensuite sur terre afin de continuer à servir comme guides pour les vivants[97].

C’est bien sûr une énième illustration de la mythologie humaine ayant consisté à diviniser les ancêtres ce qui implique nécessairement, au premier rang d’entre eux, l’ancêtre primordial.

Ce qu’il est alors intéressant de constater dans le contexte d’analyse de cet article est qu’il est représenté en position accroupie, les genoux et coudes fléchis avec entre ses mains, un écran ajouré qui suivant les observateurs représentent un arbre de vie ou la mue du serpent qui sont désignés comme étant des symboles de la renaissance.

Korwar au Trop enmuseum & Statuette korwar de Papouasie (Indonésie), région de Cenderawasih

Source photo : Hiro-Heremoana — Travail personnel

Ajoutons à cela que le korwar consiste essentiellement en un crâne du fait de sa forme exagérée par rapport au reste du corps[98].

Source photo : Clock — Travail personnel

À Paris (Musée du Louvre, Pavillon des Sessions) est conservé un korwar exceptionnel : sa tête n’est pas représentée, mais est constituée d’un véritable crâne humain. C’était sûrement un chef très puissant d’où l’honneur d’avoir conservé sa vraie tête et de ne pas l’avoir sculptée.

Nous sommes donc face ici au symbolisme :

  • de la porte ou de l’encadrement de porte (l’écran ajouré) qui représente l’entrée de la matrice de la déesse-mère,
  • voire au symbolisme de la coupe qui a le même sens,
  • à l’association du W avec le serpent, lui-même en association avec l’arbre de vie originel et à la proposition de se nourrir de ses fruits / fluides, des symboles qui renferment tous les deux pour les adorateurs de cet ancêtre devenu divinité une promesse de renaissance après leur mort, d’immortalité, la même que celui-ci est réputé avoir atteinte et qui reste ainsi sur terre pour montrer le chemin aux siens.

Il est alors remarquable de constater que la position accroupie qui est la sienne est intimement rattachée à l’idée contextuelle de la renaissance qu’expriment tous les symboles connexes de cette figure.

On pourrait ajouter que le fait qu’il tienne un cadre en face du vivant est une invitation explicite à pénétrer dans la matrice et à se nourrir des fruits de l’arbre de vie que représentent mystiquement les fluides vitaux de la déesse-mère-arbre.

 

AU MOYEN ÂGE CHEZ LES AVARS (ACTUELLE TCHÉQUIE)

 

Si nous restons sur le plan de l’étoffement documentaire de cette imagerie déesse accroupie = diffusion de fluides corporels, et afin de comprendre maintenant combien ce principe de la religion ésotérique est absolument intemporel et universel, on peut continuer de davantage l’illustrer par un autre exemple plus proche de nous.

Après quoi nous passerons aux exemples bien plus lointains que tout ce que nous avons exprimé jusqu’à présent.

Cet exemple plus proche de nous a fait l’objet d’un article très récent dans le magazine Géo en écho à un article paru sur le site ScienceDirect[99]

Il est relatif à la découverte de boucles de ceinture en état de conservation exceptionnel du début du Moyen Âge et arborant le « mystérieux motif d’un reptile et d’une grenouille », découvertes en plusieurs régions de l’Europe, et qui suggèrent d’après les observateurs l’existence d’un culte médiéval jusqu’ici inconnu des historiens, pratiqué par diverses populations, dont les Avars.

Voici ce qu’il nous est dit :

Lorsqu’elle a été découverte près du village de Lány (Moravie-du-Sud, Tchéquie), les archéologues ont estimé qu’il s’agissait d’une décoration unique : une boucle de ceinture du haut Moyen Âge, portant le fascinant motif d’un « dragon » (ou simplement, un serpent) dévorant une grenouille. Or depuis sa mise à jour il y a douze ans, ils ont appris que d’autres curieux artefacts de la sorte ont été mis à jour ailleurs dans le pays, mais aussi en Allemagne et en Hongrie.

Une étude a donc été menée sur ces objets qui, s’ils ont été identifiés à des centaines de kilomètres les uns des autres, présentent une grande similarité. Les résultats, publiés dans le Journal of Archaeological Science de janvier 2024 et communiqués par l’université Masaryk de Brno, soulignent l’existence d’un culte païen médiéval jusqu’alors inconnu. Il aurait été même partagé par diverses populations de l’Europe centrale avant l’arrivée du christianisme.

Fig. 1. Vue d’ensemble des extrémités de ceinture examinées. A) Lány (CZ), B) Zsámbék (H), C) Iffelsdorf (GER), D) Nový Bydžov (CZ).

C’était, pour les auteurs, un motif qui « reliait les divers peuples à un niveau spirituel ».

L’article poursuit en disant que les auteurs de l’étude ne peuvent confirmer ce que l’image de ces boucles, le « reptile » attrapant sa proie, signifiait réellement pour ceux qui les portaient. Ils notent toutefois que les tableaux d’affrontements impliquant un dragon ou un serpent sont fréquents dans les rites païens.

La scène de combat était un idéogramme représentant un mythe cosmogonique [récit expliquant l’origine et la création de l’univers et de tout ce qui existe, NDLR] et de fertilité inconnu, mais manifestement important, bien connu de diverses populations du début du Moyen Âge d’origines différentes, écrivent-ils.     

 « Le motif d’un serpent ou d’un serpent dévorant sa victime apparaît dans la mythologie germanique, avare et slave. C’était un idéogramme universellement compréhensible et important », explique Jiří Macháček, chef du département d’archéologie et de muséologie de la Faculté des arts de l’université Masaryk. « Aujourd’hui, nous ne pouvons que spéculer sur sa signification exacte, mais au début du Moyen Âge, il reliait les divers peuples vivant en Europe centrale à un niveau spirituel. »

D’autant que les fameux monts Métallifères slovaques dont provenait le minerai de cuivre utilisé pour la fabrication des boucles de ceinture, se situaient… en dehors du cœur du khaganat avar.

Ces mystérieux objets révèlent ainsi un dense réseau de communication – peut-être motivé par un culte, suggèrent donc les experts – dans le bassin des Carpates et au-delà. « L’analyse […] confirme les contacts à longue distance entre les élites avars et non-avars à travers l’Europe centrale. »

Ce qui est tout de même extrêmement risible du point de vue de la symbolique développée dans cet article de science, alors que, comme nous l’avons vu, il est avéré que la déesse-mère répandait ses fluides sur le monde dans sa position de (re)génératrice du monde, est le fait que cette grenouille y est présentée comme telle, comme une grenouille, le serpent-dragon aussi et surtout que ce serpent dévorerait la grenouille !

Or, il n’est nullement ici question de dévoration de la grenouille, qui est l’un des emblèmes animaux de la déesse-mère (cf. le symbolisme de la grenouille avec notamment les exemples en Égypte de Heqet, du dieu Noun et de sa parèdre Nounet).

Il suffit d’ailleurs de bien regarder l’image :

Je vous l’agrandie :

Image C) Iffelsdorf (GER) agrandie.

Vous en conviendrez, il faut être bien aveugle pour ne pas voir que ce serpent-dragon, étrangement, saisit cette grenouille en position universelle accroupie par… ses parties génitales.

Il n’est en fait évidemment ici par cette représentation nullement question de dévoration d’aucune sorte, mais plutôt du fait que le serpent qui est un symbole de la grande divinité maléfique originelle, mais aussi de la renaissance et de l’immortalité indique ici le moyen pour y accéder, savoir se nourrir des fluides vitaux sortant de la matrice de la déesse-mère.

C’est une manière d’inviter ses adorateurs païens à célébrer ce rite sous le mode : si vous voulez comme quoi être immortel, voici ce dont vous devez aller vous nourrir à la source, car c’est là que réside la source de toute vie à l’origine du monde des vivants et des morts.

On ne peut vraiment pas, à l’aune de tout ce que nous avons déjà vu, faire plus explicite pour illustrer cette croyance et le rite qui l’accompagne.      

 

LA DÉESSE-MÈRE ATAGEY DE LA CULTURE ARAWAK EN AMAZONIE

 

D’ailleurs, si vous en doutez encore, pour mieux comprendre cette représentation des Avars et comme une nouvelle preuve de l’universalité de cette représentation, on peut se tourner vers l’exemple de la déesse-mère Atagey des Arawaks[100] :

Crédits photos : @botanical.sorcery #storiadellarte #arthistory #histoiredelart #medievalart #petroglyphs #portorico #medievaltattoo #mittelalter #godess #anthropologie

 

Remarquez au passage qu’elle est représentée comme une vieille femme aux yeux fermés.

Et, surtout, comme cela nous est spécifié dans la référence citée (ce n’est pas moi qui le dit !) que ses jambes sont semblables à des pattes de grenouille…

 

Ayant compris à travers ces différents exemples (Mayas d’Amérique du Sud, aborigènes d’Australie, Celtes d’Europe de l’Ouest, Mélanésiens de Nouvelle-Guinée, Avars d’Europe Centrale) pris de différents continents et à des périodes différentes de l’universalité et intemporalité historique de cette représentation, croyance et pratique, tournons maintenant vers ses racines de l’époque préhistorique :

 

UN EXEMPLE DU PALÉOLITHIQUE SUPÉRIEUR : FONTAINEBLEAU (France)

 

Voici ce que l’on peut voir et lire à ce sujet dans l’article : Une « Origine du monde » préhistorique à Fontainebleau parue dans le journal Le Monde du 26/10/2020 :

Dans un abri en grès, un aménagement hydraulique a été en partie créé par l’homme et daterait du paléolithique supérieur :

Voici l’image en question :

 Les trois profondes entailles, en partie créées par l’homme au paléolithique supérieur, entourées de deux chevaux. EMILIE LESVIGNES

 Entre Nemours et Étampes « … » Il y a bien des millénaires, ces chaos de grès, qui surgissaient d’une froide mer de sable sans arbres, attiraient nos lointains ancêtres pour une autre activité : la gravure. Aujourd’hui, dans le secteur, on ne référence pas moins de deux mille abris-sous-roche gardant la trace, inscrite dans la pierre, des humains de la préhistoire. La plupart de ces gravures datent du mésolithique, il y a 9 000 ans, œuvres de ceux qui furent les derniers chasseurs-cueilleurs du territoire. On n’y voit que des figures géométriques, des alignements de traits, des quadrillages, encore des traits…

 Pourtant, au milieu de cette répétition un peu lassante, il existe une exception figurative, bien plus ancienne, laissée par les ancêtres de ces ancêtres.

C’est un lourd bloc de grès au cœur duquel deux minces boyaux naturels et parallèles se sont creusés. On pénètre dans celui du bas en rampant et, tout de suite à gauche de l’entrée, la paroi forme un petit panneau où deux chevaux, l’un fort érodé, l’autre nettement plus complet, encadrent une intrigante figure composée de seulement trois profondes entailles qui évoquent un pubis de femme avec une vulve au centre et peuvent se traduire par trois caractères typographiques : \I/.

 Sur le côté droit du panneau, une fissure naturelle de la roche a été agrandie, de manière à évoquer une hanche et le haut d’une cuisse. À gauche, la bifurcation de la paroi, qui oblique vers l’entrée, joue le même rôle. Pour peu que l’on prenne du recul – difficile quand on est à quatre pattes dans une galerie étroite – apparaît une espèce d’Origine du monde en version préhistorique, minimaliste.

 Hasard et mauvais temps : Il n’y a pas de moyen de connaître l’âge de la gravure par des méthodes instrumentales, mais ce n’est pas nécessaire, explique Boris Valentin, professeur d’archéologie préhistorique à l’université Paris-I : « Dans ses disproportions et son mode de traitement, le cheval complet a toutes les caractéristiques stylistiques de ce que l’on peut voir en Dordogne à Lascaux ou dans la grotte gravée de Gabillou. » Qui dit « école de Lascaux », pour reprendre l’expression légère de Boris Valentin, dit paléolithique supérieur et une représentation vieille de plus de vingt millénaires.

 « Après de fortes pluies, je suis passé à l’abri. La “fente vulvaire” coulait. »

 Ce panneau gravé est connu depuis longtemps, mais la science a ceci de beau qu’elle ne cesse de réexaminer ses objets. La gravure gardait un secret et sa découverte doit un peu au hasard et au mauvais temps, comme le raconte le géologue Médard Thiry, ancien chercheur à l’École des mines, qui a apporté sa connaissance intime des grès de Fontainebleau en cadeau aux archéologues : « Le 23 janvier 2018, après les pluies qui avaient provoqué la crue de la Seine, je suis passé à l’abri. La “fente vulvaire” coulait. C’était vraiment prenant et, à partir de là, j’ai cherché à comprendre si on pouvait aussi provoquer cet écoulement à la demande. »

 Comment ? Médard Thiry avait sa petite idée. Il avait remarqué que, dans le boyau supérieur de l’abri, qui court parallèlement au premier, mais plus haut, une dizaine de centimètres derrière la paroi gravée se trouvaient deux dépressions de la roche. Deux vasques naturelles où s’accumule l’eau de pluie qui entre dans la galerie.

 « On a changé la géométrie d’une de ces vasques pour l’approfondir, pour libérer et probablement élargir des fentes de la roche en contrebas », note Médard Thiry. Le géologue et une équipe d’archéologues ont minutieusement analysé jusqu’aux plus infimes des fissures du site, ainsi que les traits profonds qui figurent les deux côtés du « pubis ». Ceux-ci ont clairement été creusés par une ou plusieurs mains humaines et de petites traces de poinçonnement et d’enlèvement indiquent encore qu’on a percuté la roche pour élargir les deux traits latéraux. Le but ? Conduire vers la fente centrale l’eau infiltrée dans le grès poreux.

 Pour le prouver, les chercheurs ont réalisé eux-mêmes l’expérience, que décrit une étude publiée dans le numéro d’octobre du Journal of Archaeological Science : Reports. Pendant une semaine, un dispositif assez simple de réservoir et de vanne a alimenté la vasque en eau, y maintenant automatiquement un niveau constant au fur et à mesure que le liquide pénétrait dans la roche. « L’eau ne voyage pas comme ça dans le grès, précise Médard Thiry. Il faut attendre que tous les pores de la roche soient saturés et, à ce moment-là seulement, elle descend et se concentre sur la partie inférieure. Lors de notre expérience, nous avons utilisé une cinquantaine de litres d’eau et, au bout de deux jours et demi, la fente vulvaire coulait… »

 Aménagement hydraulique :

Ce n’est pas la première fois que des représentations préhistoriques sont associées à l’eau. Dans des grottes du Quercy, le spécialiste de l’art préhistorique Michel Lorblanchet a ainsi montré quelques cas où les images sont inscrites autour de résurgences souterraines, notamment un poisson de la bouche duquel s’écoule une fontaine dans la grotte de Pergouset (Lot). « Dans ces exemples, on a organisé la décoration autour de l’eau existante, souligne Médard Thiry. Mais il n’y a pas eu d’aménagement pour diriger l’eau vers un endroit précis. Nous décrivons pour la première fois un aménagement hydraulique sophistiqué au paléolithique, qui fait fonctionner une mise en scène. »

 N’ayant pas les préventions des archéologues qui ne se risquent guère à proposer des interprétations des œuvres pariétales, le géologue perçoit dans ce dispositif une représentation de la maternité. Avec le plafond convexe qui surplombe le pubis, la femme serait donc enceinte et l’écoulement figurerait la perte des eaux avant l’accouchement. Mais y a-t-il seulement une femme, s’interroge-t-on avec un brin de scepticisme ? Ne projette-t-on pas sur ces fentes un fantasme ?

 Pour Boris Valentin, le doute n’est pas vraiment permis : « Au paléolithique, il y a énormément de représentations gravées, sculptées et peintes de la femme et du sexe féminin, par exemple dans la salle du Fond de la grotte Chauvet. Au Roc-aux-Sorciers, dans la Vienne, on a aussi trois femmes – une étant manifestement enceinte – dont on ne voit que le ventre, le pubis et le début des jambes. »

 Dans la forêt de Fontainebleau, il sera impossible de démontrer avec une absolue certitude l’usage qui a été fait de cet abri aux chevaux, mais, insiste Boris Valentin, « le fait qu’on puisse forcer l’écoulement, que le système puisse conduire l’eau, c’est déjà une information énorme par rapport à l’état des connaissances sur les relations entre l’eau et l’art pariétal ».

 

BRÈVE EXPLICATION DE FONTAINEBLEAU

 

Je pense qu’à l’aune de ce qui a été dit et démontré plus avant vous vous rendez maintenant mieux compte de ce que cela signifie.

Je ne m’arrêterai même pas ici sur le symbolisme des deux chevaux[101].

Ce qui importe est que les chercheurs mentionnés dans cet article ont parfaitement compris que cette représentation est emblématique pour son caractère provoqué, construit, et ne peut être le fruit du hasard, mais participe sans conteste, par le recours à la voûte, à la sculpture et préparation de la roche, d’une volonté évidente de représentation d’une femme enceinte dont l’eau s’écoulerait de sa matrice au moment même de son accouchement.

Nous comprenons aisément à la seule lumière de ce qui a été plus haut est qu’il s’agit là de représenter la déesse-mère de la roche comme accouchant du monde, des vivants et des morts pour une nouvelle vie et répandant conséquemment ses fluides corporels, ses fluides vitaux source de vie et d’abondance dans le monde.

Le fait même que de cette eau devait nécessairement en boire des personnes présentes (voir en effectuant des rites d’ablution) atteste sans aucun conteste que dans la pensée préhistorique boire de l’eau issue de cette source revenait mystiquement à boire les fluides sortants de la matrice de la déesse-mère.

Il est tout aussi intéressant de constater que cette construction cultuelle est située dans la frise du temps (scientiste), de l’aveu même des experts en question, non pas au néolithique (comme les trois sites de Göbekli Tepe, les temples mégalithiques de Malte et Stonehenge qui ont déjà été analysés), mais au paléolithique supérieur[102] ! (du temps  de Lascaux par exemple) soit, d’un point de vue scientiste, bien avant le Néolithique.

 C’est donc une pratique cultuelle qui, au regard de ce qui a été développé plus haut, couvre le Paléolithique supérieur jusqu’au Moyen Âge…

 

UN EXEMPLE DU PALÉOLITHIQUE SUPÉRIEUR : LA VÉNUS DE LAUSSEL 

 

Pour encore illustre ce concept de l’association entre la déesse accroupie et les fluides allant dans le sens de l’observation faite selon laquelle on en trouve de très nombreux exemples de statuettes de la déesse-mère en position accroupie, voici par exemple, une image que l’on retrouve « scientistement » datée de la période du Gravetien au Paléolithique supérieur, soit donc sur période datée entre -31 000 et 22 000 ans :

Vénus de Laussel

 

Voici ce que l’on peut lire à son sujet :

La Vénus de Laussel ou Vénus à la corne est une Vénus paléolithique datant du Gravettien (environ 25 000 ans AP)

La Vénus est représentée de face. Elle tient dans sa main droite une corne de bison qui, selon Waldemar Deonna (1913), pourrait représenter une corne d’abondance. Sur cette corne se trouvent 13 encoches ; certains chercheurs ont suggéré qu’elles pourraient représenter les 13 cycles lunaires annuels ou des cycles menstruels.

 Sa main gauche est posée sur son ventre, ce qui pourrait indiquer qu’elle est enceinte. Ce qui semble être sa chevelure tombe sur son épaule gauche. Comme chez toutes les Vénus paléolithiques, on retrouve un certain nombre de conventions figuratives, avec certaines parties exagérément développées comme l’abdomen, les hanches, les seins, les fesses et la vulve alors que d’autres sont absentes comme les pieds et le visage, tourné vers la corne.

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Vénus_de_Laussel

 

Je ne puis revenir ici sur le symbolisme de la coupe et de la coupe d’abondance en particulier (présents dans le volume 3), mais il a été amplement démontré qu’elle est notamment, surtout dans ce contexte précis, l’un des symboles de la matrice de la déesse-mère.  D’autant que la corne d’abondance est directement liée au symbolisme des fluides en ce que la déesse-mère par son moyen les collecte comme avec une coupe et les diffuse procurant non seulement l’immortalité aux défunts, mais aussi l’abondance, la prospérité matérielle pour les vivants.

Ce qu’il faut donc comprendre en voyant cette image c’est la relation directe entre la position accroupie, la gestation et l’accouchement ce que tout le monde peut observer avec aussi, et d’autre part, ce qui n’est évident que par la connaissance de la symbolique : les fluides corporels de la déesse-mère qui se trouvent dans la coupe d’abondance qu’elle a récoltée et qu’elle va diffuser sur le monde des vivants et des morts alentour, deux mondes sur lesquels elle domine. Comprenons qu’il puisse s’agir de ses eaux amniotiques comme de ses menstrues, mais encore une fois, pas seulement, mais potentiellement de tous ses fluides corporels puisqu’en tant que déesse-mère de la vie et mère du fils rédempteur, déesse-mère de la Terre et des enfers, du monde des morts, tout ce qui émane de son corps est susceptible de procurer l’abondance et la vie dans le monde, l’immortalité et la divinité dans l’au-delà.

 

 

INVITATION 

 

Après avoir compris cette symbolique de la déesse-mère accroupie dans le cadre de l’enseignement de la renaissance des morts, je vous invite maintenant à lire le chapitre ou article successif intitulé : un symbolisme majeur de la main : le déesse-mère accroupie.

Nous y verrons pourquoi, même si le symbolisme de la main est sans doute l’un des symboles les plus polysémiques, pourquoi l’un de ses symbolismes majeurs est celui de représenter la grande divinité et comment.

 

 

NOTES DE BAS DE PAGE ET RÉFÉRENCES

 

[1] Ce qui explique la présence quasi systématique sur les sites sacrés de boissons fermentées avec de grandes citernes ou de sites de fabrication de bière les avoisinant comme sur le site d’Abydos, que nous verrons dans notre analyse de Gizeh

(https://www.sciencesetavenir.fr/archeopaleo/archeologie/decouverte-en-egypte-de-ce-qui-serait-la-plus-vieille-brasserie-au-monde_151768) ou par exemple aussi à Göbekli Tepe).

[2] Lors de la psychostasie ou pesée des âmes, se tient accroupie à proximité Amamet (Amaït), « la dévorante», monstre hybride  tenant  à la fois du lion, de l’hippopotame et du crocodile, dans l’attente de coupables à dévorer. (F.GUIRAND, 1996, p. 60)

[3] Maât (Maît, Ma), qu’on représente comme une femme debout ou assise sur ses talons et portant sur la tête la plume d’autruche, idéogramme de son nom, qui signifie « vérité ou justice » est la déesse du droit, de la vérité et de la justice. (F.GUIRAND, 1996, p. 61)

[4] sa-tu: mountain; upper parts (Akk. šadû(m) I, ‘mountain(s)’).

(Halloran, p. 133)

[5] Cf Volume 4 / Lexique sumérien-français : šà = (cf., šag5) —) šag4, šà = noms : intestins, cœur, estomac, abdomen, entrailles, utérus, corps, intérieur, milieu, intérieur, lit d’une rivière, volonté, humeur, sens ou signification (grain/excrément + water/urine + récipient creux) sur base de :

šag4, šà = n., intestines; gut; heart; stomach; abdomen; entrails; content; womb; body; interior, midst, inside; bed of a river; will, volition; mood; meaning, significance (grain/excrement + water/urine + chamber). (Halloran, p. 27) 

[6] Cf Volume 4 / Lexique sumérien-français : = tud = tud, tu, dú = porter, donner naissance à ; engendrer ; être né ; faire, façonner, créer ; être né de nouveau, transformé, changé (approcher et rencontrer + sortir). Sur base de : tud, tu, dú : to bear, give birth to; to beget; to be born; to make, fashion, create; to be reborn, transformed, changed (to approach and meet + to go out). (Halloran, p. 24)

[7] Ouel nom portait la déesse-mère des égéens ? Ici encore, en l’absence de tout document précis, nous sommes réduits aux conjectures.  Il semble qu’elle était adorée en Crète sous le vocable de Rhéa. C’est du moins le nom sous lequel l’antique divinité crétoise fut associée plus tard au culte de Zeus, qui lui fut donné pour fils, tradition reprise, comme on le verra, par Hésiode dans sa Théogonie (F.GUIRAND, 1996, p. 116).

[8] Comme dans nombre de cultes asiatiques, la divinité principale de l’Egéide avait un caractère féminin.  C’est la Grande Déesse, la mère universelle, qui réunit tous les attributs et toutes les fonctions de la divinité.

La Grande Déesse est représentée selon les époques, soit accroupie, soit debout.

Les coiffures varient : tantôt la déesse a les cheveux libres, noués d’une simple bandelette, tantôt elle a la tête couverte soit d’une sorte de turban orné de fleurs ou d’aigrettes, soit d’une tiare conique, à   la   manière   des Orientaux, soit  encore   d’une   tiare  très  haute en forme de tronc de cône. (F.GUIRAND, 1996, p. 116)

[9] Les déesses de la naissance sont les illithyies, filles d’Héra. Elles portaient à la femme en travail à la fois la douleur – la flèche acérée des Ilithyies – et la délivrance. Aucun enfant ne pouvait naître sans leur présence. Après Homère, les deux Ilithyies se confondirent en une seule personne, déesse des accouchements. C’était d’ailleurs une divinité très ancienne, que l’on croit originaire de Crète. On la représentait le plus souvent agenouillée, position qui favorisait, disait-on, l’accouchement, et tenant une torche, symbole de la lumière. Certaines déesses recevaient le nom d’Illythie : Héra à Argos, et Artémis à Délos. On est même en droit de se demander si Ilithyie n’est pas un simple dédoublement d’Héra.  (F.GUIRAND, 1996, p. 216)

[10] Voici ce que l’on dit au vulgaire au sujet de l’étymologie d’Illythie :

Dans la mythologie grecque, Ilithyie (en grec ancien Εἰλείθυια / Eileíthuia) est la déesse de l’Enfantement. Elle correspond à Lucine dans la mythologie romaine.

Étymologie

Le nom d’Ilithyie remonte au moins au mycénien Ereutija, mentionné sur une tablette de Cnossos à côté du mot aminiso (Aminisos) à propos d’une offrande de miel. Le mycénien a donné la forme ancienne Ἐλεύθυια / Eleútuia puis, par dissimilation, Εἰλείθυια.

Deux étymologies différentes ont été envisagées. La première part du thème ἐλευθ- / eleuth- (de ἐλεύσομαι / eleúsomai, « venir, aller ») : Ilithyie serait « celle qui vient » ou « celle qui fait venir » ; la seconde estime qu’il s’agit d’un terme préhellénique.

[11] íl-lá: elevation (‘to lift’ + ‘to hang’; cf., dùn-lá, ‘depression’)  (A.Halloran, 1999, p. 105) ; Volume 4 Lexique sumérien-français : íl-lá = élévation (« lever » + « suspendre »).

[12] íla, íli, íl: n., carrier.., to lift, carry; to deliver; to bring; to endure; to support; to carry forward (in accounting); to be high; to shine (íl-i in marû) (A.Halloran, 1999, p. 105) ; Volume 4 Lexique sumérien-français : íla, íli, íl = nominatif : transporteur ; verbe : lever, porter, livrer, amener, endurer, supporter, reporter ; être élevé ; briller (íl-i à marû)

[13] lal, lá (la2): v., to be high; to hold; to lift; to carry; to hang (from) (with -ta-) ; to weigh; to pay; to deduce; to strap, harness (with -ši-); to dress oneself; to place, set; to bind (a reed pillar); to stretch, extend, reach; to load; to lessen, be few, diminish; to accuse, denounce; to fall back, retreat (cf. also, lá) (reduplicated íla, ‘to carry, support’). adj., light, deficient; minus (cf. also, lá). (A.Halloran, 1999, p. 31) / Volume 4 Lexique sumérien-français : lal, lá (la2) = être élevé ; tenir, élever, porter, suspendre (à partir de) (avec -ta-) ; peser, payer ; déduire ; sangler, attacher, harnais (avec -ši-) ; s’habiller ; placer ; mettre ; attacher, lier (une colonne, pilier de roseau) ; étaler, étendre, rejoindre ; charger ; réduire ; être peu, diminuer ; accuser, dénoncer ; se rabattre, se retirer (voir aussi lá) (duplication de íla, « transporter, soutenir). Adjectifs : léger, déficient, minus (voir aussi lá).

[14] En conclusion de son analyse de « Īl » et « Ēl », Mr MICHEL relève très justement que ce nom est très vraisemblablement d’origine suméro-akkadienne :

« L’origine du terme īl/ēl se perdant dans les millénaires, en rend hasardeuse la recherche, et il est bien possible que la racine sémitique √’WL, « … » en soit dérivée, plutôt que l’inverse. Car, nous en trouvons le parallèle ou les prémices dans le sumérien ĪLU qui a entre autres sens, celui de « dieu » (nom commun) et ILLA (IL-LA) « hauteur » entre autres sens. De plus, les termes sumériens, à la fois verbes et noms, ĪL et ĪL+ voyelle(71) veulent dire : « porter, hausser, soulever, un levier, une élévation, un outil pour soulever », entre autres. Il est probable que c’est dans le sumérien qu’il faut chercher l’origine d’une part, du terme ī/ēlu akkadien et <’la> amorite au sens de « dieu », transmis au reste du nord-sémitique, et, d’autre part, du verbe akkadien elû, « s’élever ».

http://www.selefa.asso.fr/files_pdf/AcLETTRE_07-08_02.pdf

[15] ákan, aka4 [KÁ]: door-frame, lintel. (A.Halloran, 1999, p. 50) ; Volume 4 / Lexique sumérien-français ákan, aka4 [KÁ] = encadrement de porte ; linteau

[16] a-ka = (cf., úgu) (A.Halloran, 1999, p. 72)

[17] Ugu4 [KU] = to bear, procreate, produce (cf., ugu4-bi). (A.Halloran, 1999, p. 18) ; Volume 4 / Lexique sumérien-français : úgu4 (KU) = porter, procréer, produire (cf., ugu4— bi).

ùgun, ugu4 =        n., progenitor. v., to beget, bear. adj., natural, genetic. (A.Halloran, 1999, p. 68) Volume 4 / Lexique sumérien-français : ùgun, ugu4 = nominatif ancêtre, progéniteur /verbe : engendrer, porter. Adjectif : naturel, génétique.

[18] gùr, ga6 : to bear, carry; to be full, loaded, laden (Umma reading for íla sign, cf., mir) (circular container + er, ‘to bring’; cf., gur, kùr, ‘basket’) (A.Halloran, 1999, p. 41) Volume 4 / Lexique sumérien-français : gùr, ga6 = porter, transporter ; être plein, chargé (lecture d’Umma pour le signe « íla », cf., mir) (récipient circulaire + er, « apporter » cf., gur, kùr, « corbeille »).

[19] Ilu est en fait le mot pour dieu, mais en akkadien. Le signe pour  dieu   se lit dingir en sumérien, ilu en akkadien.

[20] diñir, dingir : god, deity; determinative for divine beings (di, ‘decision’, + ñar, ‘to deliver’). (Halloran, p. 53) ; Tome 4 / Lexique sumérien-français : diñir, dingir : dieu, déité ; déterminatif pour les êtres divins (di, ‘décision’, + ñar, ‘délivrer’)

[21] illu : high water, flood; (amniotic) fluid; resin. (Halloran, p. 19) avec traduction au Volume 4 / Lexique sumérien-français :  illu = eau élevé, déluge ; liquide amniotique ; résine.

[22] a, e4 = nom. : water; watercourse, canal; seminal fluid; offspring; father; tears; flood (A.Halloran, 1999, p. 3) avec traduction au Volume 4 / Lexique sumérien-français : a, e4 = au nominatif  = eau, cours d’eau, canal, fluide séminal, descendance, père, larmes, inondation ou déluge. 

[23] nab : ocean ; musician ; Elamite word for ‘god’ (, ‘fear, respect’, + aba, ab, ‘lake, sea’) (Halloran, p. 22) avec traduction au Volume 4 / Lexique sumérien-français : nab = l’océan, un musician. Le mot Elamite pour dieu (, « peur, respect » + aba, ab « lac, mer »)

[24] a-ab-ba = (cf., aba) (A.Halloran, 1999, p. 71) ; aba, ab = lake; sea (A.Halloran, 1999, p. 18) ; Volume 4 / Lexique sumérien-français = aba, ab = lac, mer

[25] ab-ba = father; elder; ancestor (Akk. loanword) (A.Halloran, 1999, p. 76) ; Volume 4 / Lexique sumérien-français = ab-ba : père, ainé, ancêtre (emprunté à l’akkadien)

[26] C’est bien sûr la correspondance du même mot de la langue sémitique araméenne אבא/ܐܒܐ ʼabbāʼ, (« père ») dont sera ensuite tiré le grec ancien ἀββᾶabba père, chef de famille, géniteur, président.

[27] te, de4; ti : v., to approach, meet (someone: dative); to attack, assault; to be frightened (alternating class, hamtu stem; cf., te-ñe26) (A.Halloran, 1999, p. 17) ; Volume 4 / Lexique sumérien-français te, de4, ti = Verbes : approcher, rencontrer (quelqu’un : datif) ; attaquer, assaillir ; être effrayé.

[28] ti : side, rib; arrow (cf., te, diĥ, and tìl) (A.Halloran, 1999, p. 17) / Volume 4 / Lexique sumérien-français ti = côté, côte, flèche (cf., te, diĥ, and tìl).

[29] te-me-en ; te-me : (cf., temen) (Halloran, p. 148) ; temen [TE]: perimeter; foundations; foundation-charter; foundation platform; a figure on the ground

made of ropes stretched between pegs ; excavation (often written te-me-en) (Halloran, p. 68) / Volume 4 / Lexique sumérien-français : temen[te] ou te-me-en ou te-me = périmètre, fondations, charte fondatrice, plateforme de fondation, une figure sur le sol tendue entre des chevilles ou des piquets en bois. Une excavation (parfois écrit te-me-en).

[30] : n., many, much.v., to anoint ; èš : shrine (Halloran, p. 8) / Volume 4 Lexique sumérien-français : = noms : beaucoup / verbes : oindre (d’huile) ;  :tombeau.

[31] ùnug, unu6 [TEMEN.ÈŠ = TE.AB] : elevated shrine, temple; living room; sanctuary  (Halloran, p. 67). Volume 4 / Lexique sumérien-français : ùnug, unu6 [TEMEN.ÈŠ = TE.AB] = tombeau élevé, temple ; salle à manger ; sanctuaire.

[32] Temenos du grec ancien τὸ τέμενος / tò témenos. Wk.

[33] Un téménos, dans la Grèce antique classique, désigne l’espace sacré « … » constituant un sanctuaire, lorsqu’il est délimité par une enceinte appelée péribole qui peut prendre plusieurs formes (bornes, clôture, mur, portique).

Par extension, ce mot est employé pour désigner un espace sacré dans les cultures antiques, par exemple dans les temples égyptiens ou étrusques. Wk.

[34] aka, ak, ag, a5 = to do, act; to place; to make into (something) (with -si-) (A.Halloran, 1999, p. 18) avec traduction au Volume 4 / Lexique sumérien-français : aka, ak, ag, a5 = faire, agir, placer ; faire, utiliser dans qq chose (avec-si-)

[35] ti : side, rib; arrow (cf., te, diĥ, and tìl) (A.Halloran, 1999, p. 17) / Volume 4 / Lexique sumérien-français : ti = côté, côte, flèche (cf., te, diĥ, and tìl).

[36] tum : work, action ; crossbeam ; arrow quiver (A.Halloran, 1999, p. 36) / Volume 4 / Lexique sumérien-français : tum : travail, action ; portique ou poutre transversale et/ou une structure en croix faite de deux traverses ; un carquois.

[37] Dans son analyse de la mythologie phénicienne et plus particulièrement de Ba’alat voici ce que dit le Larousse :

La divinité principale de Byblos, c’est une déesse. Elle est probablement déjà connue sous le titre de Ba’alat, c’est-à­dire Dame de Byblos. Sur un cylindre­ sceau, gravé à Byblos même pour un prince dont le nom ne nous est pas parvenu, elle est représentée assise, vêtue d’une robe étroite à bretelles, les cheveux coiffés à l’égyptienne, la tête surmontée d’un disque entre deux cornes : elle ressemble ainsi à la déesse Hathor, honorée sur les rives du Nil.

Un bas-relief égyptien, découvert par Renan et conservé au musée du Louvre, la représente accueillante et embrassante un pharaon ; à l’une des cornes au-dessus de son visage est suspendu un uraeus qui balance sa  tête  contre  celle  de  l’uraeus qui orne le front du roi. Dès le temps de la XIIe dynastie  pharaonique, les relations entre Byblos et l’Égypte seront telles que la Dame de Byblos s’identifiera définitivement avec Hathor. « … » sur la stèle de Yehaw­mélek, au temps de l’empire achéménide, « … » la Dame de Byblos porte pour coiffure, comme la déesse Hathor de l’époque ptolémaïque, une dépouille de vautour surmontée d’un mortier. (F.GUIRAND, 1996, p. 100)

[38] te8 [Á] mušen : bearded vulture. Volume 4 Lexique français-sumérien : te8 [Á] mušen = vautour barbu.

Ici, « mušen » est le mot générique pour « oiseau ».

Vautour se dit donc « te8 » avec pour équivalent idéographique annoté entre parenthèses : Á ou à 

[39] te8 [Á] mušen : bearded vulture. Volume 4 Lexique français-sumérien : te8 [Á] mušen = vautour barbu.

Ici, « mušen » est le mot générique pour « oiseau ».

Vautour se dit donc « te8 » avec pour équivalent idéographique annoté entre parenthèses : Á ou à 

[40] áĥi, 5, á : arm; wing; horn; side; strength; work performance; wages; moment (A.Halloran, 1999, p. 18) ; Volume 4 / Lexique sumérien-français :  áĥi, 5, á = bras, aile, corne, côté, puissance ; réalisation d’un travail ; salaires ; moment

[41] Cf « le symbolisme de la côte ».

[42] Cf Volume 4 / Lexique hiéroglyphes-français : A = Vautour / (Faulkner, réed.2017, p. 1)

[43] : an alkaline plant (?); soapwort (?); cardamon (cf., naña) (Halloran, p. 17). Cf Volume 4 Lexique français-sumérien : = une plante alcaline (?) ; saponaire ; cardamone (cf., naña).

[44] naña : [ñiš]naña3,4 nañ [gaz, kum]: to crush ; (with nominative -a) pestle ; soda, alkali, potash (used as soap); an alkaline plant; soapwort (nañ, ‘to drink’, + a, ‘water’) (Halloran, p. 28) / Cf Volume 4 Lexique français-sumérien à naña : [ñiš]naña, nañ [gaz, kum] = écraser / naña = soude, soda, alkali, potasse (utilisé comme soupe) ; une plante alcaline ; saponaire (nañ, « boire » + a, « eau »)

[45] niñin2 : n., enclosure, circle; capacity; whole (cf., kilib and gur4-gur4) v., to halt, turn away; to turn round; to surround; to assemble; to pen up cattle; to wander about; to circle; to make the rounds (usually níñin [LAGAB] for hamtu form and niñin or ni10-ni10 [lagab-lagab] for marû form) (; ne4, ‘fear’, + ñin, ‘to go’) / Cf Volume 4 Lexique français-sumérien  : niñin2 = une enceinte, un cercle ; une capacité ; la totalité (voir kilib and gur4-gur4). Verbes : arrêter, s’arrêter, cesser ; détourner, refuser, rejeter ; se retourner ; entourer ; assembler ; mettre un troupeau dans un enclos ; errer ou se promener ; encercler ou tourner ; faire le tour de (d’ordinaire níñin[LAGAB] pour la forme hamtu et niñin ou ni10- ni10 [LAGAB.LAGAB] pour la forme de marû)  ( ; ne4, « peur »+ ñin, « aller »).(A.Halloran, 1999, p. 63)

niñin5,7,8,9 (ou nimen3,4,5 ou naña) : district, province. (A.Halloran, 1999, p. 63)

[46] a, e4 = nom. : water; watercourse, canal; seminal fluid; offspring; father; tears; flood (A.Halloran, 1999, p. 3) avec traduction au Volume 4 / Lexique sumérien-français : a, e4 = au nominatif  = eau, cours d’eau, canal, fluide séminal, descendance, père, larmes, inondation ou déluge. 

a-a : father (A.Halloran, 1999, p. 71) Volume 4 / syllabaire sumérien-français :  a-a : père

[47] ùnug, unu6 [TEMEN.ÈŠ = TE.AB] : elevated shrine, temple; living room; sanctuary  (Halloran, p. 67). Volume 4 / Lexique sumérien-français : ùnug, unu6 [TEMEN.ÈŠ = TE.AB] = tombeau élevé, temple ; salle à manger ; sanctuaire.

[48] Temenos du grec ancien τὸ τέμενος / tò témenos. Wk.

[49] Un téménos, dans la Grèce antique classique, désigne l’espace sacré « … » constituant un sanctuaire, lorsqu’il est délimité par une enceinte appelée péribole qui peut prendre plusieurs formes (bornes, clôture, mur, portique).

Par extension, ce mot est employé pour désigner un espace sacré dans les cultures antiques, par exemple dans les temples égyptiens ou étrusques. Wk.

[50] bkAt femme enceinte (Faulkner, réed.2017, p. 105)

[51] bkyt bAkAyt   enceinte (fondations et sol de temple) (Faulkner, réed.2017, p. 105)

[52] Exemple d’équivalence de A, Ay, y avec les mots :

fAyt  fAt charge, cargaison; charge (au fig.) ; profit matériel, revenu fAyt  fyt chapelle portative (Faulkner, réed.2017, p. 121)

wgiw membrure wgAw  wgAyw  (Faulkner, réed.2017, p. 87)

[53] Ce double-sens étonnera moins pas les locuteurs de langue française puisque le terme « enceinte » désigne, en français, potentiellement aussi bien une femme enceinte qu’une enceinte au sens d’un enclos. Mais la dimension sacrée, celle du temple, est absente dans ce double sens français qui a un sens populaire générique. En revanche, la dimension sacrée, relative au temple, est prioritaire dans le sens hiéroglyphique.

[54] Lajjâ Gaurî (लज्जा गौरी) est une déesse hindoue associée à l’abondance et la fertilité, et elle a été décrite par euphémisme comme « modeste, honteuse » (Lajja). Sa représentation n’est pas sans rappeler Baubo. Cette Déesse-Mère très ancienne est représentée nue, les jambes écartées formant un M.

« Les premières représentations de Lajja Gauri dans le culte Shakta ont été trouvées dans la vallée de l’Indus, ce qui confirme une grande ancienneté, et son culte s’est ensuite répandu surtout dans le Deccan. Mais son culte a quasiment disparu, n’existe plus en Inde moderne, et sa forme même est complètement rejetée par la bourgeoisie indienne et les nationalistes hindous, car voyant en cette déesse « ouverte » et sexuellement épanouie une menace aux règles endogamiques ».

«Lajja Gauri est représentée le plus souvent avec une tête en forme de fleur de lotus (en signe de modestie) et les jambes écartées laissant voir la vulve ou yoni. Cette représentation symbolise soit l’accouchement du monde (Lajja Gauri est alors la Nature maternelle, la Prakriti) ou l’offrande de son corps » 

Aditi Uttanapada (Lajja Gauri): Creatrix and Regenerator [archive] Images of Indian Goddesses: Myths, Meanings, and Models, by Madhu Bazaz Wangu. Published by Abhinav Publications, 2003. (ISBN 81-7017-416-3). Page 84-86.

[55] Cf Volume 4 / Lexique sumérien-français : šà = (cf., šag5) —) šag4, šà = noms : intestins, cœur, estomac, abdomen, entrailles, utérus, corps, intérieur, milieu, intérieur, lit d’une rivière, volonté, humeur, sens ou signification (grain/excrément + water/urine + récipient creux) sur base de :

šag4, šà = n., intestines; gut; heart; stomach; abdomen; entrails; content; womb; body; interior, midst, inside; bed of a river; will, volition; mood; meaning, significance (grain/excrement + water/urine + chamber). (Halloran, p. 27) 

[56] sa6 = voir sag9 (A.Halloran, 1999, p. 14) = sag9, šag5, sig6, sa6, ša6 = n., good fortune; (divine) grace, favor. v., to be/make good; to please, satisfy; to be friendly. adj., sweet, good, pleasant; beautiful; fruitful (sa7, ‘well-formed’ + ge2,6 « girl »). (A.Halloran, 1999, p. 26) sa= voir sag9 = sag9, šag5, sig6, sa6, ša6 = noms = bonne fortune, grâce divine, faveur/verbes rendre heureux, faire plaisir, satisfaire, être amical/adjectifs : doux, bon, plaisant, agréable, beau, fertile (sa7, « bien   formé(e) » + ge2,6 « fille »).

[57] a-ka = (cf., úgu) (A.Halloran, 1999, p. 72)

[58] Ugu4 [KU] = to bear, procreate, produce (cf., ugu4-bi). (A.Halloran, 1999, p. 18) ; Volume 4 / Lexique sumérien-français : úgu4 (KU) = porter, procréer, produire (cf., ugu4— bi).

ùgun, ugu4 =        n., progenitor. v., to beget, bear. adj., natural, genetic. (A.Halloran, 1999, p. 68) Volume 4 / Lexique sumérien-français : ùgun, ugu4 = nominatif ancêtre, progéniteur /verbe : engendrer, porter. Adjectif : naturel, génétique.

[59]https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_classique_sanscrit-français/अ

https://sanskrit.inria.fr/Heritage.pdf

[60] [SAL]: n., woman; female (this pronunciation of the sign found in compound words and verbs or in enclitic or proclitic position, Hallo & van Dijk, p. 85) (cf. also, mu10, munus) (compounds are more likely to preserve an older word) ; adj., feminine. (A.Halloran, 1999, p. 13); Cf Volume 4 / Lexique sumérien-français :  [SAL]: = femme ; femelle (voir aussi mu10, munus). Adjectif féminin

[61] mi = mi: (cf., gíg) = gíg, ñíg, gi6, ge6, ñi6, ñe6, mi, mé, ku10; gi25 n., night (sounds represent the throat chamber or the mouth as an enclosed dark chamber) ; v., to be black or dark (ku10: reduplication class). adj., black, dark (cf., kúkku). (A.Halloran, 1999, p. 25) ; Volume 4 / Lexique sumérien-français mi = mi: (cf., gíg) = gíg, ñíg, gi6, ge6, ñi6, ñe6, mi, mé, ku10 ; gi25 = nuit (elle représente la cavité de la gorge ou la bouche refermée comme une chambre noire/verbes : être noir ou sombre (ku10)/adjectifs : noir, sombre (cf., kúkku).

[62] ku-ku: ancestors (?) (‘to found; to lie down’) (A.Halloran, 1999, p. 113) ; Volume 4 / Lexique sumérien-français : ku-ku = ancêtres (?) (“fonder”).

[63] Un groupe statuaire du musée d’Auxerre (Pl. XIII, 1-2), déjà connu par la publication d’Espérandieu (*), est susceptible d’apporter un document nouveau au problème des allégories d’outre-tombe et indirectement de délimiter et préciser l’interprétation complexe du visage « aux yeux clos », qui est la clef de la mythologie d’Entremont.

  1. – Analyse du groupe et origines du type :

Mutilé du bas et du haut, le personnage principal, non pas un homme, mais une femme, est assis dans un fauteuil rond, ayant la pose des déesses-mères. Vêtue d’une tunique plissée, une stola échancrée sous les aisselles et attachée par des cordons aux épaulée, laissant nus la gorge et les bras, la déesse-mère a un vêtement semblable à celle de Saint-Aubin-sur-Mer, récemment publiée par Y. Béquignon (2). Comme celle-ci, elle porte au cou un épais torques à double tampon et a les poignets ornés de bracelets.

De la main droite relevée à hauteur de la poitrine, elle tient un fruit rond, la pomme, emblème d’immortalité, qui est si souvent l’attribut des déesses protectrices des morts ou des défunts eux- mêmes (3), et, de la main gauche, elle soutient d’un geste maternel la tête d’un enfant, au visage encadré de touffes de cheveux, le bas-ventre dénudé, reposant sur ses genoux ».

Référence : Benoit, Fernand. “Un Groupe de La Déesse-Mère et Du « dieu Accroupi » Au Musée d’Auxerre.” Latomus, vol. 10, no. 4, 1951, p.440

[64] En présence de la statuette de Besançon et du Cernunnos de Reims, nous songeons à cette Artémis d’Éphèse que les artistes de la Renaissance, d’inspiration si païenne, ont prise pour modèle de leurs statues de la Nature. Artémis au surplus se confond avec Cybèle et Demeter, divinités mères, fécondes, productrices, personnifications de la Terre, qui engendre et nourrit les créatures. Sulèves, Mères, Parques, émanations d’Ilithye Ειμαρμένη, ces déesses sont, en somme, une déification de la Nature féconde. Vénus, Cybèle, Demeter, Artémis, Junon, Proserpine sont des déesses-mères. Les déesses des moissons, des vendanges, productrices et dispensatrices de l’abondance, sont naturellement les mères bienfaisantes des pays qu’elles enrichissent.

Note sur les Déesses-Mères. À propos d’un monument inédit [G. Gassies / Revue des Études Anciennes  Année 1906  8-1  pp. 53-58https://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1906_num_8_1_1421

[65] La déesse d’Auxerre a également un parèdre. A sa droite, apparaît le haut du corps d’un jeune homme imberbe aux yeux clos » « … » en raison de ses proportions, il doit vraisemblablement être restitué comme un « dieu accroupi », les bras descendant le long du torse, entièrement nu, aux pieds de la Courotrophe « … »  « … » Le dieu accroupi «… » S’il est d’habitude assis en place d’honneur, à notre droite ayant à sa droite la déesse-mère (5), il est parfois accroupi à notre gauche, dans le groupe de Saintes (6) par exemple ; son symbolisme est renforcé par la représentation, à la face postérieure, du dieu cornu, tenant la bourse, également accroupi sur un trône, orné de deux têtes de taureau (Géryon?). Référence : Benoit, Fernand. “Un Groupe de La Déesse-Mère et Du « dieu Accroupi » Au Musée d’Auxerre.” Latomus, vol. 10, no. 4, 1951, p.442

[66] La place du dieu accroupi, à notre gauche, comme dans les groupes bouddhiques, et aux pieds de la Courotrophe, est peut-être voulue : ne correspond-elle pas à la région des Ténèbres et de la Mort, toujours située à gauche, ce qui le met en opposition avec la déesse de la Vie et de la Fécondité ?

Référence : Benoit, Fernand. “Un Groupe de La Déesse-Mère et Du « dieu Accroupi » Au Musée d’Auxerre.” Latomus, vol. 10, no. 4, 1951, pp. 439–57. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/41519549. Accessed 22 Jan. 2024. P.442

« Cette expression « … » ne peut signifier que le sommeil ou la mort »

Référence : Benoit, Fernand. “Un Groupe de La Déesse-Mère et Du « dieu Accroupi » Au Musée d’Auxerre.” Latomus, vol. 10, no. 4, 1951, pp. 439–57. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/41519549. Accessed 22 Jan. 2024. P.444

[67] C’est « une des représentations de Cérès-Déméter ou de Bona Dea courotrophes, personnification de la « Terre mère » universelle » portant parfois avec l’enfant un cochon de lait, la victime que l’on sacrifiait à la déesse ou un emblème de fécondité. Ces statuettes de terre cuite sont en effet très abondantes dans les sanctuaires de la Campanie et de l’Étrurie ; la Courotrophe, assise ou debout, tient dans ses bras un enfant emmailloté, encapuchonné, ou est entourée de deux ou de plusieurs enfants (l’une, à Capoue, en a douze sur les genoux), auxquels sont parfois substitués un sanglier ou des fruits : à Paestum (2), à Campetti (3), à Préneste (4), à Fratto di Salerno (tenant un sanglier ou un enfant), en Sicile, à Gela (5), à Camarina (6). Le sanctuaire du fondo Patturelli à Capoue (fig. 1) en a fourni un très grand nombre (7 à 800), non seulement en terre cuite, mais en tuf, représentant les deux types, avec substitution du sanglier à l’enfant (7). Parfois la déesse courotrophe est associée à son parèdre placé à sa droite (Campetti).

Référence : Benoit, Fernand. “Un Groupe de La Déesse-Mère et Du « dieu Accroupi » Au Musée d’Auxerre.” Latomus, vol. 10, no. 4, 1951, pp. 439–57. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/41519549. Accessed 22 Jan. 2024. page.441

[68] Le bas-ventre de l’enfant, qui retrousse de ses deux mains son vêtement, laisse voir le sexe, nettement indiqué. « … » Référence : Benoit, Fernand. “Un Groupe de La Déesse-Mère et Du « dieu Accroupi » Au Musée d’Auxerre.” Latomus, vol. 10, no. 4, 1951, pp. 439–57. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/41519549. Accessed 22 Jan. 2024. page.443

[69] La Déesse-Mère accueille le défunt dans son sein. « … » la Courotrophe d’Auxerre paraît être une déesse-mère, dont l’enfant est l’attribut

Référence : Benoit, Fernand. “Un Groupe de La Déesse-Mère et Du « dieu Accroupi » Au Musée d’Auxerre.” Latomus, vol. 10, no. 4, 1951, pp. 439–57. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/41519549. Accessed 22 Jan. 2024. page.446

« … » « L’identité de représentation de 7 à 800 statues de tuf et statuettes de terre cuite du sanctuaire campanien, trouvées près d’un temple et d’une nécropole, pose même la question de savoir si les enfants emmaillotés et encapuchonnés ou jouant auprès de leur mère ne sont pas des figures conventionnelles du défunt sous l’apparence d’un nourrisson accueilli dans le sein de la Terre-Mère ou de simples attributs de fécondité, ayant la valeur des fruits ou de la corne d’abondance »

Référence : Benoit, Fernand. “Un Groupe de La Déesse-Mère et Du « dieu Accroupi » Au Musée d’Auxerre.” Latomus, vol. 10, no. 4, 1951, pp. 439–57. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/41519549. Accessed 22 Jan. 2024. Page 447

[70] Le caractère divin des Courotrophes de Capoue a été justement suggéré par J. Heurgon (x) : ce ne sont point des femmes présentant leur enfant ou leur vœu de maternité, – cette dernière interprétation obéissant à une conception moderne, inconnue de l’art préhistorique, – mais la représentation même de la divinité, qui reçoit le mortel dans son giron maternel et le protège.

Référence : Benoit, Fernand. “Un Groupe de La Déesse-Mère et Du « dieu Accroupi » Au Musée d’Auxerre.” Latomus, vol. 10, no. 4, 1951, pp. 439–57. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/41519549. Accessed 22 Jan. 2024. Page 447

[71] La « Terre-Mère » de Tourrettes et les déesses-mères gallo-romaines. « … » Le groupe représente la « Terre-Mère » assise (Pl. XIV, 5-6), dotée pour la première fois d’un attribut : elle tient sur ses genoux, non point le nourrisson des Courotrophes, mais une « tête coupée » sur laquelle elle impose la main gauche. « … » Référence :  Benoit, Fernand. “Un Groupe de La Déesse-Mère et Du « dieu Accroupi » Au Musée d’Auxerre.” Latomus, vol. 10, no. 4, 1951, pp. 439–57. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/41519549. Accessed 22 Jan. 2024. Page 449

[72] La singularité de son attribut permet de voir dans la statuette de Tourrettes le prototype de la tête coupée qui apparaît comme un « abrégé » du défunt. « … » La représentation de la tête coupée semble répondre à une croyance indigène « … » têtes coupées paraissent avoir la valeur du double du mort, selon la conception hellénique de l’Hermès qui est le substitut du défunt. Référence :  Benoit, Fernand. “Un Groupe de La Déesse-Mère et Du « dieu Accroupi » Au Musée d’Auxerre.” Latomus, vol. 10, no. 4, 1951, pp. 439–57. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/41519549. Accessed 22 Jan. 2024. Page 450

[73] Le culte de la déesse-mère appartient aux plus anciennes croyances des Indo-Européens et, ainsi que l’a montré C. Jullian, est commun au domaine italique et celtique (2). Le rite a survécu par le dépôt dans la tombe de figurines de terre cuite à l’époque

romaine (3). Mère de la fécondité humaine et souveraine du monde chthonien, elle protège les vivants et les morts et se trouve également dans le sanctuaire ou la sépulture et dans la maison dès l’époque préhellénique (4). C’est elle qu’il faut reconnaître en Gaule, dans l’idole « néolithique » qui veille à l’entrée de la tombe dans les grottes de la Marne ; son dessin schématique se retrouve sur les peintures rupestres de l’âge du bronze ou du fer, découvertes récemment dans les grottes des gorges d’Ollioules (5). Elle est la gardienne de la sépulture et à ce titre est dépourvue de tout attribut, étant « la vie opposée à la mort …, la femme qui communique la vie » (6).

Benoit, Fernand. “Un Groupe de La Déesse-Mère et Du « dieu Accroupi » Au Musée d’Auxerre.” Latomus, vol. 10, no. 4, 1951, pp. 439–57. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/41519549. Accessed 22 Jan. 2024. Page 448

[74] C. Jullian, dont l’interprétation rejoint celle de S. Reinach, y voyait la personnification de la «Terre-Mère» et ne craignait pas d’affirmer qu’elle était « censée réengendrer les morts : de là, disait-il, la position accroupie des squelettes ; de là, la présence des seins dans les idoles de la Marne (г). » : mater genuit materque recepii

Benoit, Fernand. “Un Groupe de La Déesse-Mère et Du « dieu Accroupi » Au Musée d’Auxerre.” Latomus, vol. 10, no. 4, 1951, pp. 439–57. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/41519549. Accessed 22 Jan. 2024. Page 449

[75] D’ailleurs, Mr Benoit Fernand le dit lorsqu’il pose la question : « L’ithyphallisme de l’enfant emmailloté, sur des statuettes funéraires de Grande Grèce ne marque-t-il pas l’apothéose du défunt ? « … » Référence :

Benoit, Fernand. “Un Groupe de La Déesse-Mère et Du « dieu Accroupi » Au Musée d’Auxerre.” Latomus, vol. 10, no. 4, 1951, pp. 439–57. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/41519549. Accessed 22 Jan. 2024. Page 444

[76] Quelquefois même les deux divinités sont réunies en une seule. C’est du moins le cas de la curieuse statuette de Besançon, à laquelle nous avons fait allusion dans notre dernier article. On trouve dans la Religion des Gaulois de Dom Martin un grand dessin de ce monument. Il nous offre une déesse accroupie sur un modius, dans l’attitude bouddhique ; elle tient une corne d’abondance d’une main, un fruit de l’autre ; elle est vêtue, comme les déesses -mères, de la tunique formant un pli sous les seins ; enfin, elle a la tête surmontée de deux magnifiques bois de cerf. « … » Cette divinité, qui réunit les attributs de Cernunnos et de la déesse- mère, est fort intéressante. Mais elle est peu connue, à en juger d’après les nombreux articles publiés, en France et en Allemagne, sur les divinités qui nous occupent. Note sur les Déesses-Mères. À propos d’un monument inédit [G. Gassies / Revue des Études Anciennes  / Année 1906  8-1  pp. 53-58https://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1906_num_8_1_1421

[77] Site archéologique de Tharros :

Le territoire à l’Âge Préhistorique

La zone territoriale la plus étendue où se trouve Tharros, à savoir la région du Sinis qui s’étend jusqu’au Montiferru, est très riche en sites préhistoriques, en raison de la situation privilégiée du terrain, propice à la chasse, la pêche et l’agriculture (fig. 1).

Parmi les nombreuses curiosités pré-nuragiques, la principale est sans aucun doute le village situé à Cuccuru S’Arriu, sur le cordon lagunaire de l’étang de Cabras. Au-delà des nombreuses cabanes datant du Néolithique (IVe millénaire av. J.-C.), des tombes hypogéiques à four riches en objets importants ont été découvertes. L’une (fig. 2-3) a notamment restitué le défunt accroupi en position fœtale, tenant dans sa main dirigée vers le visage une statuette de Déesse Mère stéatopyge

https://virtualarchaeology.sardegnacultura.it/index.php/fr/site-archeologique/eta-fenicio-punica/zone-archeologique-de-tharros/fiches-detaillees/1788-il-territorio-in-eta-preistorica

[78] Musée de Préhistoire des Gorges du Verdon

https://www.museeprehistoire.com/fileadmin/mediatheque/quinson/documents/Espace_presse/2012-Dossier-presse-dElleGrandedesse-MuseeQuinson.pdf

[79] Je tiens à ajouter à ce propos que la compréhension de cette association à faire entre la déesse-mère accroupie et les fluides, compréhension que je livre ici, provient au départ de ma lecture du livre d’Anton Parks et de son analyse (celle citée en référence) où il se concentra sur le sens secret du recours aux menstrues dans les anciens cultes mexicains. Cette analyse se trouve dans les notes de bas de page dans son livre « Le secret des étoiles sombres » page 301 à 303.

En page 308 de son livre, il cite aussi, outre les menstrues, les fluides corporels suivants : salive, secrétions vaginales, lait, mais sans plus d’explications alors qu’en fait, ils sont plus nombreux et chacun d’eux mérite un article entier. 

Je reprends ici dans ce chapitre sur le lien entre la déesse accroupie et le symbolisme des fluides la même explication que la sienne, avec quelques images tirées de ses livres lorsque traitant de ce sujet (par exemple les figures 6 et 7 que j’ai retrouvées dans le Codex Maya), le reste étant issu de mes propres recherches et tiré, que ce soit dans les Codex Maya, chez les aborigènes, les celtes ou en Océanie.

De toute manière, pour respecter le travail de chacun, je spécifie à chaque fois quelles sont mes sources de compréhension lorsqu’elles ne viennent pas de moi.

Cette compréhension initiale que la divinité soit accroupie pour diffuser ses fluides n’est donc, en l’occurrence, pas de moi.

Il m’est apparu toutefois absolument nécessaire de l’étoffer davantage, ce que j’ai fait, avec des illustrations et exemples supplémentaires.

Il m’est aussi apparu tout aussi nécessaire d’en élargir le spectre, en répertoriant et en analysant par le menu (analyse complète étymologique avec toute la symbologie et mythologie comparative) l’intégralité des fluides corporels en jeu (ce que l’on appelait dans le monde antique les humeurs) et pas seulement d’en exprimer quelques-uns, ce que j’ai fait dans la catégorie symbolisme des fluides du Volume 3 le dictionnaire des symboles aussi appelé La Bible du symbole.

Ainsi, l’analyse que je livre sur ce sujet est donc évidemment bien plus complète que ce qui n’a jamais été écrit sur le sujet, du fait de l’analyse respective et exhaustive de tous les symboles des fluides sans exception, que j’ai jugée nécessaire afin de ne laisser aucun champ au doute pour le lecteur, qu’il soit juste rationnel ou circonspect.

J’ajoute enfin, qu’il est absolument nécessaire d’intégrer cet aspect spécifique, ce rite cultuel bien précis dans le cadre plus général de la pensée mythologique avec sa croyance en la renaissance comme étant le fait de la déesse-mère, du pouvoir de sa matrice à générer un messie sauveur réincarnation du père. Sans parle du fait de dévoiler l’identité de cette déesse-mère primordiale et de démystifier tous ses symboles. Ce que j’ai aussi fait, comme en témoigne « brièvement » le chapitre sur le lien entre la position accroupie et la renaissance.

Ceci dit, je rends hommage à A.Parks pour ses recherches et le remercie pour son éclairage.

[80] (A.PARKS, Le secret des étoiles sombres , 2005, pp. 201, 203)

[81] Image tirée du livre d’Anton Parks Adam Genesis p. 102

[82] Cette figure est aussi présente dans l’analyse des fluides notamment celle de l’urine (cf. Volume 3 La Bible du symbole)

[83] (A.PARKS, Le secret des étoiles sombres , 2005, p. 314)

[84] Cf Volume 4 / Lexique sumérien-français : šà = (cf., šag5) —) šag4, šà = noms : intestins, cœur, estomac, abdomen, entrailles, utérus, corps, intérieur, milieu, intérieur, lit d’une rivière, volonté, humeur, sens ou signification (grain/excrément + water/urine + récipient creux) sur base de :

šag4, šà = n., intestines; gut; heart; stomach; abdomen; entrails; content; womb; body; interior, midst, inside; bed of a river; will, volition; mood; meaning, significance (grain/excrement + water/urine + chamber). (Halloran, p. 27) 

[85] Revoir l’analyse du nom de Eve et ses différentes translittérations possibles (cf. Volume 3 La Bible du symbole)

[86] à l’instar de l’homme de Vitruve..

[87] Revoir le symbolisme de la Tortue (Volume 3 La Bible du symbole)

[88] Revoir le symbolisme de l’Arbre  (Volume 3 La Bible du symbole)

[89] On retrouve sur une épiphanie le nom du dieu en grec donnant Karnonos

Wikipedia à Cernunos

[90] Il convient peut-être de retrouver le mystérieux Dis Pater dans une autre divinité assez étrange, dénommée Cernunnos (le cornu) parce que son front est surmonté d’une large ramure de cerf. Ce dieu est généralement assis, les jambes croisées ; il est d’ordinaire groupé avec deux autres divinités. Il se rencontre aussi seul, mais sa tête est triple, soit qu’il offre une tête de face et deux profils accolés à son crâne, soit qu’il porte deux petites têtes accolées à son crâne au-dessus des oreilles.  Ce djeu tricéphale, sorte de Sérapis gaulois, est d’une interprétation difficile. Comme il a généralement auprès de lui un serpent cornu ou à tête de bélier, on est tenté de voir en lui une divinité chthonienne. D’autant que divers bas-reliefs représentent Cernunnos aux prises avec Mercure-Teutatès. C’est ce dernier qui paraît l’emporter, symbolisant ainsi la victoire de la force radieuse ou guerrière sur la puissance des ténèbres.

Mais parfois aussi Cernunnos a aussi près de lui un bovidé. Aussi s’est-on demandé s’il n’était pas en relation avec le geryon grec, le triple Geryon. « … » le nom même de Geryon veut dire le mugissant…il fut lui-même à l’origine un taureau. Et l’on ne peut manquer alors de songer au tarvos trigaranus (ou trikaranos) (F.GUIRAND, 1996, p. 276)

[91] En Irlande, Cernnunnos possède un avatar nommé Némed. signifiant « le sacré ». Dans l’œuvre le Lebor Gabala, ou le livre des conquêtes, Némed dit le « dieu-cerf » est le seigneur du second peuple conquérant l’Irlande: le « peuple-cerf ». À la suite de leur conquête, ces derniers se confrontent aux Formoirés, un peuple maléfique sous l’égide de Balor, un roi-sorcier. Après trois batailles successives entre les deux peuples protagonistes, le peuple-cerf et son chef furent anéantis au cours d’une quatrième et dernière confrontation. Les Foirmoirés, incarnant le rival de Cernunnos, tel le tiers personnage à la massue dans une scène iconographique gallo-romain « … » vainc le dieu à cornes (le peuple-cerf et surtout son maître), lui prenant son épouse la Déesse-mère (ici symbolisée par le royaume, la terre, ou encore le territoire d’Irlande). Wikipédia à Cernunos

[92] Sa posture yogique pourrait indiquer une origine précelte (et pré-indo-européenne) selon Alain Daniélou, relevant de la même thématique iconographique que celle du sceau retrouvé à Mohenjo-daro (civilisation de l’Indus) : représentation d’un dieu à cornes, assis en tailleur, entouré d’animaux. Cette figure « … » correspondrait à « une figure primitive de Shiva « … » Une icône similaire et localisée dans la même région du monde a été identifiée sur un autre sceau, sur le site archéologique d’Harappa et daté de la période préaryenne de l’Inde. On pourrait donc conjecturer, en regard de ces deux indices, une probable parenté mythologique entre Cernunnos et Shiva. Wikipédia à Cernunos

 [93] Cernunnos est assis en tailleur, à la manière « bouddhique ». Cette posture est traditionnelle des dieux et des héros celtes, représentés en tailleur. « … » Wikipédia à Cernunos

[94] Il est également fréquent qu’une icône de Cernunnos soit associée à celle de la Déesse-mère. En témoignent pour exemples les plus étudiés ; le Chaudron de Gundestrup, où les deux divinités celtes apparaissent clairement sans doute possible et de surcroit, en relation directe ; sur le monument gallo-romain de Saintes, l’Arc de Germanicus, lequel révèle, sculptée sur l’une de ses faces, la représentation d’un homme dénudé, cornu et en posture de yoga, aux côtés d’une femme tenant une corne d’abondance et d’un autre homme muni d’une massue ; tandis que sur une autre face se distingue un homme toujours nu et dans la posture du lotus, néanmoins dépourvu de cornes, toujours aux côtés d’une femme munie d’une corne d’abondance, mais cette fois-ci la scène iconographique est exemptée de ce tiers personnage à la massue. Wikipédia à Cernunos

[95] Cernunos avait pour compagne une déesse-mère. De cette mère commune, naissant les hommes, les animaux, les plantes. Elle est également la gardienne des morts. On est tenté de reconnaître cette parèdre du dieu infernal dans les représentations féminines, pourvues d’un collier et d’une ceinture, que l’on voit sur les parois des grottes néolithiques du Petit Morin (Marne) … ainsi que sur les sculptures dolmeniques et sur les menhirs sculptés de l’Aveyron et du Tarn. C’est, sans nul doute possible, la déesse de la terre féconde, le Gé meter (la terre mère) dé meter, Cybèle des religions méditerranéennes. (F.GUIRAND, 1996, p. 276)

[96] « … » les nombreuses statues sacrées de Mélanésie, notamment les korwar de Nouvelle-Guinée, « … » ne sont pas des idoles à proprement parler, car le culte rendu à ces images s’adresse en réalité non à elles, mais aux puissances surnaturelles qui y résident, représentent des esprits protecteurs qui sont essentiellement, d’après les déclarations expresses des indigènes, des âmes d’ancêtres. Mais, en nombre de cas, ces mânes ont été élevés au rang de divinités, ou au contraire ce sont d’anciens dieux déchus, comme en  témoigne la forme animale de leurs représentations ou, lorsqu’elles sont anthropomorphes, leurs grandes bouches ou leurs longues dents pour dévorer les âmes. En Micronésie, particulièrement aux Mariannes, le culte des ancêtres a supplanté celui des dieux. (F.GUIRAND, 1996, pp. 551, 552)

[97] Cette statue sert de réceptacle pour l’esprit d’un ancêtre mort (korwar dans la langue locale) afin qu’il n’erre pas ce qui serait fâcheux pour les vivants et ferait perdre prestige et pouvoir à la famille qui déshonore ainsi son défunt. Le mort, honoré par cette statue, obtient un statut d’ordre sacré et sert donc de guide pour les vivants. On l’interroge pour les grandes décisions à prendre notamment en dormant sur le crâne ou par le biais d’un rite divinatoire.

[98] Un korwar est une statuette représentant un crâne exagéré sur un corps humain assis, genoux et coudes fléchis se touchant pour former un W. entre ses mains, la statue tient un écran ajouré : on pense qu’il représente un arbre de vie ou la mue du serpent, ces deux symboles représentant l’idée de renaissance. Le korwar est fait en bois, dans de très rares cas en calcaire. Le nez en pointe de flèche est caractéristique du style korwar. À l’origine, le crâne de l’ancêtre défunt poli de toute chair était déposé sur la sculpture. Toutefois nombreux sont les korwar qui se contentent de représenter le crâne.

[99] Copper-alloy belt fittings and elite networking in Early Medieval Central Europe – ScienceDirect / https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0305440323001759

[100] La déesse-mère Atagey est la divinité centrale de la culture Arawak. Leurs descendants lui vouent toujours un culte comme en atteste la photo. Il s’agit d’un dépôt d’offrandes florales au pied du pétroglyphe du site de Caguana au Porto Rico. Il est daté entre le 8eme et le 13eme siècle de notre ère.

Atagey est d’un âge avancé, puisqu’elle est représentée avec un thorax osseux et les yeux fermés. Ses membres inférieurs, semblables à des pattes de grenouille, dénotent la vitalité. La figure circulaire sur son abdomen, avec un point au milieu, représente son nombril, et son sexe est évident, ce qui implique qu’elle est une figure de fertilité, donnant naissance à de nombreux enfants. Sa position accroupie est un signe de son pouvoir et exige le respect. Il peut s’agir d’une femme ou d’une figure ancestrale, issue d’une famille noble ou puissante. https://www.instagram.com/perlesmedievales/p/CxqebnlI8Da/

[101] Rappelons simplement ici qu’en sumérien le terme pour jument est « kir/gir » strictement identique au terme utilisé pour « vache ». Or, leur analyse respective dans le volume 3 « La Bible du Symbole » démontre que la jument et la vache d’un côté comme le taureau ou le cheval sont des avatars symboliques du premier couple humain. C’est ici ni plus ni moins qu’une véritable signature mystique qui est effectuée avec leur présence sur la paroi.

[102] BREF RAPPEL DE LA FRISE DU TEMPS SCIENTISTE

Rappelons d’ailleurs la frise du temps admise dans la théorie scientiste distinguant le paléolithique du néolithique :

Paléolithique inférieur : 2 Millions d’années à 300 00 ans

Paléolithique moyen : – 300 000 à – 40 000 ans

Paléolithique supérieur : – 40 000 à – 9 600 ans

Mésolithique : – 9 600 à 6 000 ans

Néolithique : – 6 000 à 2 300 ans

Âge du bronze : – 2 300 à – 800 ans.

Âge du Fer : -800 à -50 ans

Etc.

https://frise-chronologique.inrap.fr/

Voici ce qu’on lit quant au Paléolithique supérieur :

Le Paléolithique supérieur s’étend entre environ 45 000 et 12 000 ans avant le présent. Il s’achève avec la fin de la dernière période glaciaire. Il est précédé par le Paléolithique moyen et suivi par le Mésolithique.

Le Paléolithique supérieur débute en Europe à l’arrivée d’Homo sapiens, par l’Europe du Sud-est, en provenance du Proche-Orient, apportant avec lui la culture de l’Aurignacien, lors d’une amélioration relative du climat vers 45 000 ans avant le présent. Il se répand rapidement dans toute l’Europe et cohabite pendant plusieurs milliers d’années avec l’Homme de Néandertal, jusqu’à l’extinction de ce dernier vers 30 000 ans avant le présent. À ce moment arrive depuis les Balkans une seconde vague d’Homo sapiens caractérisée par une culture distincte : le Gravettien.

Selon une étude publiée en 2018, les fossiles d’Homo sapiens de moins de 35 000 ans, correspondant en Europe à la période gravettienne, semblent montrer un développement cérébral comparable aux humains actuels, contrairement aux fossiles plus anciens dont l’évolution cérébrale apparaît progressive.

L’existence d’un Homme de Cro-Magnon, qui aurait vécu en Europe au paléolithique supérieur, a un temps été envisagée, à la suite de la découverte archéologique de squelettes en 1868 aux Eyzies-de-Tayac, en Dordogne. À cette époque, les scientifiques ont pensé qu’il s’agissait d’une autre espèce humaine que les sapiens. Aujourd’hui, les scientifiques pensent qu’il s’agit de la même.

Voici aussi comment est segmenté le Paléolithique supérieur :

 L’Uluzzien (47 000 à 43 000, en Italie et en Grèce)

L’Aurignacien (43 000 à 29 000)

Le Gravettien (31 000 à 22 000) est connu pour ses statuettes aux formes féminines particulièrement exacerbées, surnommées « Vénus ».

L’Épigravettien (20 000 à 10 000, en Italie et dans les Balkans)

Le Solutréen (22 000 à 17 000, en France et en Espagne)

Le Protomagdalénien (20 000 à 18 000)

Le Badegoulien (17 000 à 15 000).

La culture du Magdalénien se développe de 17 000 à 14 000

https://fr.wikipedia.org/wiki/Paléolithique_supérieur

BIBLIOGRAPHIE

 

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